Les hauts responsables de la troïka des bailleurs de fonds internationaux de la Grèce (UE-BCE-FMI) sont arrivés lundi à Athènes pour poursuivre le contrôle régulier des comptes grecs en vue de la poursuite du versement des prêts au pays, a-t-on appris du ministère des Finances.

La réunion entre les allemands Matthias Mors (Union Européenne), Klaus Masuch (Banque Centrale Européenne), le danois Poul Thomsen (Fonds Monétaire International), et le ministre grec des Finances Yannis Stournaras a commencé à 08h00 GMT (3h00 à Montréal).

Cette rencontre centrée sur la vérification des comptes du budget grec et les réformes que le pays doit poursuivre pour assurer le versement en juin d'une tranche de 3,3 milliards d'euros de prêts, débloquée par l'Eurogroupe en mai, se fait sur fond des divergences révélées la semaine dernière entre la zone euro et le FMI.

Après des mois de tensions en coulisse, le FMI est sorti du bois mercredi dernier en pointant le retard pris par les Européens à prendre des mesures radicales dès le début de la crise en 2010 pour alléger la dette grecque, et en indiquant que la restructuration, finalement menée au printemps 2012, aurait dû l'être dès 2010, un argument qui n'est pas partagé par Bruxelles.

Selon la presse grecque, le FMI a mis les pieds dans le plat pour faire pression sur Bruxelles et Berlin, afin d'obtenir un nouvel allégement de dette pour que la Grèce retrouve une autonomie d'emprunt sur les marchés.

L'arrivée de la troïka à Athènes coïncide avec une visite de travail du premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, qui a joué un rôle clé dans tout le processus de sauvetage financier de la Grèce.

M. Juncker dirigeait l'Eurogroupe réunissant les ministres des Finances de la zone euro lors du premier plan d'aide au printemps 2010. Il doit rencontrer mardi le premier ministre grec, Antonis Samaras.

Au bout de deux plans d'aide successifs portant au total sur 240 milliards d'euros, la Grèce, qui a fait de gros progrès pour assainir son déficit budgétaire, reste engluée avec une dette abyssale, et espère parvenir à un nouvel allégement de créance la rendant «soutenable» pour les années à venir.

Cette fois-ci, les banques privées ne seraient plus concernées au premier chef, puisque l'essentiel des obligations souveraines grecques est désormais détenu par les créanciers institutionnels du pays, et donc les contribuables de la zone euro.