Les banques néerlandaises ING et ABN Amro ont aidé à la création de dizaines de sociétés offshore dans des paradis fiscaux, affirme samedi le quotidien Trouw, sans se prononcer sur la légalité de cette pratique.

Les deux banques ont «enregistré des dizaines de sociétés, pour leurs clients, dans les Îles Vierges britanniques, Cook et l'île Labuan, en Malaisie», écrivent les deux journalistes du quotidien, qui ont participé à l'enquête journalistique mondiale menée par le consortium indépendant de journalisme d'investigation ICIJ, basé à Washington.

Selon le quotidien, ING aurait notamment érigé plusieurs entreprises pour le milliardaire indonésien Eddy William Katuari, sa famille et ses partenaires commerciaux. Il n'est néanmoins «pas clair» si ces sociétés ont été utilisées pour éviter les impôts indonésiens, ajoutent les deux journalistes.

Trouw affirme également avoir trouvé les noms de 21 anciens et actuels membres du conseil d'administration d'ING dans les documents de deux sociétés fiduciaires, spécialisées dans la fondation et la gestion de sociétés implantées dans les paradis fiscaux pour des entreprises internationales et des particuliers fortunés.

Depuis jeudi, une enquête journalistique mondiale a mis sur la place publique le nom de personnalités apparemment liées à des sociétés offshore dans des paradis fiscaux.

Le trésorier de François Hollande pendant la campagne présidentielle de 2012, Jean-Jacques Augier, est également mentionné par l'ICIJ.

Le Monde a révélé samedi que les banques BNP Paribas et Crédit agricole avaient également aidé à la création d'entreprises dans les paradis fiscaux dans les années 1990 et 2000, via des filiales notamment basées en Asie.

ABN Amro et ING, cités dans l'article de Trouw, ont réagi en affirmant n'avoir jamais coopéré en vue d'une évasion fiscale: «les sociétés sont créées pour des clients internationaux et répondent toujours à la législation locale et internationale», a ainsi réagi ABN Amro.

ING a par ailleurs assuré n'avoir aucune preuve que les 21 membres, anciens ou actuels, de son conseil d'administration nommés dans les dossiers soient impliqués personnellement dans des transactions. La banque assure également, selon la même source, que les autorités locales demandent parfois l'inscription de membres du conseil dans les filiales locales.

«Trouw n'a pas pu trouver de preuves de comportements douteux de la part des membres (du conseil) d'ING», reconnaissent les journalistes.