Les clients de Goldman Sachs ont continué à la soutenir après qu'un de ses cadres, Greg Smith, l'a accusée de sacrifier l'intérêt de ses clients au sien, a affirmé le pdg Lloyd Blankfein mercredi.

Les clients de Goldman Sachs ont continué à la soutenir après qu'un de ses cadres, Greg Smith, l'a accusée de sacrifier l'intérêt de ses clients au sien, a affirmé le pdg Lloyd Blankfein mercredi.

«La réaction en interne a été le choc», a indiqué M. Blankfein questionné sur la chaîne financière CNBC sur ce qu'avait provoqué la lettre ouverte de Greg Smith au sein de la banque.

À la mi-mars, ce responsable des ventes de dérivés basé à Londres, avait annoncé sa démission dans le New York Times en y dénonçant une culture d'entreprise qui met «l'intérêt du client au second plan», un «climat (devenu) toxique et destructeur», et en affirmant que certains responsables de la banque traitaient en privé leurs clients de «pantins».

Mercredi, M. Blankfein a souligné que les dirigeants de Goldman Sachs avaient été «encouragés par la réaction de nos clients et des investisseurs et des employés» qui a été «dans une immense majorité positive».

Nombre d'analystes craignaient que les accusations de Greg Smith incite certains clients à tourner le dos à la banque à cause d'une accumulation de polémiques.

Le patron de Goldman Sachs a expliqué que la banque était «obsédée» par l'idée qu'il lui faut connaître «l'opinion de chacun sur chacun» de ses employés.

La banque mène des enquêtes à «360 degrés» au cours desquelles tout le monde au sein de l'entreprise donne son avis sur toutes les personnes avec lesquelles il ou elle travaille, a-t-il ajouté.

Selon lui, personne n'avait jamais mentionné les états d'âmes ou les préoccupations de M. Smith pas plus que lui-même avant son coup d'éclat.

Au moment de la tribune assassine de Greg Smith dans le New York Times, Goldman Sachs était accusée de conflits d'intérêts «dérangeants» par un juge américain, dans le cadre de la fusion des groupes El Paso et Kinder Morgan.

M. Blankfein a toutefois reconnu une part de responsabilité de la firme dans la mauvaise presse dont elle fait fréquemment l'objet: «nous n'avons pas toujours bien fait dans nos interactions avec le grand public».

Alors que les pressions se sont accrues pour demander son départ, M. Blankfein a répété qu'il n'avait «aucune intention de quitter» son poste.Interrogé sur la possibilité de scission du poste de PDG chez Goldman Sachs, il a estimé que le fait de donner à la même personne les responsabilités de président du conseil d'administration et de directeur général «avait du sens».

«Pendant les périodes critiques, on n'a pas une direction divisée» mais les administrateurs indépendants ont beaucoup de pouvoir, a-t-il justifié.

«À l'extérieur il n'y a qu'une voix pour représenter la firme, ce qui n'est pas une mauvaise chose. Mais en interne, les administrateurs indépendants ont beaucoup de responsabilités», a-t-il insisté.

Alors que des informations de presse affirment que les grandes banques de Wall Street s'apprêtent à licencier dans leurs divisions de banque d'investissement en raison d'un marché anémique des fusions-acquisitions, M. Blankfein a estimé que Goldman Sachs avait «la bonne taille» pour l'instant et devrait probablement «se développer à l'international à long terme».

Selon lui, «le monde est devenu beaucoup plus gros pour la banque d'investissement» en raison d'opportunités qui n'existaient pas il y a encore six ou sept ans dans des géants émergents comme la Chine ou l'Inde.

À la question de savoir qui il soutiendrait lors de l'élection présidentielle américaine, il a répondu sans citer le nom d'un candidat qu'il était «inscrit au parti démocrate», mais qu'il était au fond «un républicain à la Rockefeller», «probablement conservateur sur les questions budgétaires et plus libéral sur les questions de société».