Le torchon brûle entre l'Espagne et l'Argentine, à la suite de l'annonce d'une expropriation partielle de la compagnie pétrolière YPF.

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy s'est réuni d'urgence lundi avec ses ministres des Affaires étrangères et de l'Industrie pour étudier une réponse au projet de l'État argentin d'exproprier partiellement la compagnie pétrolière YPF, filiale de l'Espagnol Repsol.

«Nous donnerons une réponse qui prendra la défense des intérêts espagnols une fois que nous aurons analysé la situation», a déclaré cette source.

«Il s'agit d'un sujet très sensible, d'une situation très délicate et très complexe», a ajouté la même source.

La porte-parole du Parti Populaire (PP, droite) au pouvoir, Maria Dolores de Cospedal, avait auparavant assuré que l'Espagne «va donner la réponse qui se doit» au projet de loi dévoilé lundi par l'État argentin.

«Je n'ai pas le moindre doute que le gouvernement va donner la réponse qui se doit à cette situation», avait-elle déclaré.

La présidente argentine Cristina Kirchner a décidé lundi de présenter un projet de loi d'expropriation à hauteur de 51% d'YPF, filiale argentine du groupe dont Repsol détient 57,4%.

Les rumeurs sur une possible prise de contrôle par l'État argentin de YPF avaient brusquement envenimé la semaine dernière les relations entre l'Espagne et l'Argentine, deux pays traditionnellement amis.

L'Espagne avait mis en garde vendredi l'Argentine contre une «agression» qui violerait «le principe de sécurité juridique», tout en appelant au «dialogue» pour résoudre le différend.

Mariano Rajoy, qui part lundi soir pour le Mexique où il devrait chercher des appuis diplomatiques dans ce dossier, avait réaffirmé lundi, avant l'annonce venue de Buenos Aires, que «partout où il y a une entreprise espagnole, le gouvernement espagnol sera là pour défendre ses intérêts comme s'il s'agissait des siens».