Les députés espagnols ont voté jeudi la réforme du secteur bancaire, qui exige de ce dernier un nouvel effort de 52 milliards d'euros pour tenter de l'assainir une fois pour toutes des excès hérités de la bulle immobilière. La réforme a été approuvée par 303 députés sur 350, ceux du Parti populaire (droite) au pouvoir, du Parti socialiste PSOE et de la coalition nationaliste catalane CiU.

Le Parti nationaliste basque (PNV) s'est lui abstenu, tandis que les petits partis de gauche ont voté contre.

Un premier calcul, dévoilé début février lors de l'annonce de la réforme, évoquait la somme de 50 milliards, un chiffre fondé sur les bilans des banques à fin juin 2011 et finalement actualisé avec les bilans à fin décembre.

Pour répondre à cette réforme, les principales banques espagnoles ont déjà annoncé leur intention de passer en 2012 pour plus de 10 milliards d'euros de provisions.

L'objectif est «de provoquer des fusions pour créer des entités plus viables» pour parvenir à un secteur «plus sain et mieux dimensionné», avait expliqué le ministre de l'Économie Luis de Guindos en présentant la réforme.

Car les banques du pays sont fragilisées depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, ayant sur les bras des crédits risquant de ne pas être remboursés, ainsi qu'un stock d'immeubles et de terrains saisis.

Ces actifs considérés comme «problématiques» --car à la valeur incertaine-- représentaient 176 milliards d'euros en juin 2011, un chiffre qui a sûrement grimpé depuis.

Pour couvrir leurs pertes éventuelles au moment de revendre ces actifs, les banques ont mis de côté un tiers de cette somme, mais les autorités jugent que ce n'est pas suffisant.

Désormais «les provisions pour actifs problématiques augmentent jusqu'à 80% (de la valeur de ces actifs, ndlr), selon les cas. Une provision générique de 7% est créée pour le reste du crédit promoteur», c'est-à-dire même pour celui qui est considéré comme sain, selon le texte de la réforme, qui accorde aux banques un délai d'un an (voire deux en cas de fusion) pour appliquer la réforme.