L'année 2011 aura été un grand cru pour les femmes sur la planète économique. De l'Europe à la Birmanie, des États-Unis au Brésil, des femmes ont fait l'actualité, pas seulement parce qu'elles occupent des emplois non traditionnels, mais parce qu'elles ont exercé ce dont elles ont été longtemps privé, le pouvoir.

C'est particulièrement vrai de la chancelière allemande Angela Merkel qui, depuis le début de la crise européenne en 2010, porte l'Europe sur ses épaules.Si l'euro existe encore, et si l'économie mondiale n'a pas replongé dans la récession en 2011, c'est beaucoup à cause de la détermination de cette femme de 57 ans, qui s'est retrouvée dans l'oeil du cyclone peu après le début de son second mandat à la tête de la première économie d'Europe.

Cette détermination, qui lui a valu le surnom de Fraulein Nein (Madame Non) est une qualité recherchée chez les politiciens, surtout ceux qui ont des comptes à rendre à une coalition, comme c'est le cas de Mme Merkel.

Angela Markel n'est pas une politicienne typique. Elle n'est ni avocate, ni économiste, mais elle détient un doctorat en chimie quantique et a commencé sa vie active comme chercheuse.

Si la zone euro réussit à passer au travers de la crise actuelle, ce qui n'est pas du tout certain, elle sera plus solide grâce à Angela Merkel, à qui le magazine Forbes décerne cette année le titre de femme la plus puissante au monde.

Dans ce même classement, Christine Lagarde est au 9e rang en 2001. La nouvelle directrice générale du Fonds monétaire international est une habituée de ce genre de palmarès depuis qu'elle est entrée au gouvernement de la France en 2005.

Après avoir été ministre du Commerce extérieur et ministre des Finances, Christine Lagarde, 55 ans, a pris la barre du FMI le 5 août dernier, au pire moment de l'histoire récente de l'organisme international.

Christine Lagarde a non seulement remplacé son compatriote Dominique Strauss Kahn, chassé par un scandale sexuel, elle a plongé tête première dans l'intervention du FMI pour aider l'Europe à éviter la faillite.

Le FMI est le banquier de dernier recours des pays en difficulté. Mieux connu pour ses interventions musclées dans les pays pauvres, il n'a pas eu souvent à intervenir dans des pays considérés riches comme la Grèce, ce qui exige des moyens financiers plus importants.

Avec le temps, l'organisme est devenu en quelque sorte le bras financier des pays du G-20, et à ce titre il joue un rôle plus important que jamais dans la coordination de l'économie mondiale. Au cours des cinq prochaines années de son mandat, Christine Lagarde, une avocate qui a pratiqué la nage synchronisée à un haut niveau, tentera de coordonner les efforts de la communauté internationale sur un chemin rempli d'obstacles. Si elle s'en tire bien, elle aura probablement elle aussi la voie libre vers la présidence de la République, comme DSK avant sa chute.

Pour fêter son centenaire, IBM a choisi une femme, Virginia Rometty, pour diriger sa destinée. C'est la première fois qu'une femme devient chef de la direction de la multinationale des services informatiques, la troisième plus importante capitalisation américaine, après Exxon et Apple et devant Microsoft.

Le choix d'IBM est à souligner parce que le secteur technologique fait encore très peu de place aux femmes.

L'accession de celle qu'on appelle Ginni aux plus hautes fonctions de l'entreprise n'a rien à voir avec une quelconque politique de promotion des femmes, a juré l'actuel grand patron d'IBM, Sam Palmisano. «Ginni a eu le poste parce qu'elle le méritait», a-t-il dit au New York Times lors de l'annonce de sa nomination.

Virginia Rometty a 54 ans et on peut dire d'elle qu'elle a le sigle IBM tatouée sur le coeur. Ingénieure en informatique, elle est entrée chez Big Blue en 1981, et a dirigé toutes les divisions de l'entreprise avant d'accéder au sommet.

Son plus haut fait d'armes est d'avoir réussi à intégrer efficacement les activités de consultation de PriceWaterhouseCoopers, acquises par IBM en 2002 pour 3,9 milliards US.

Ginni Rometty est la dernière inscrite sur la liste encore courte des femmes qui dirigent les trèsgrandes entreprises.

Mission accomplie?

Cinq ans après s'être engagé à nommer 50% de femmes aux conseils d'administration de ses entreprises, le gouvernement québécois dit mission accomplie. Aujourd'hui, 52,4% des administrateurs des sociétés d'État sont des femmes, comparativement à 27,5% en 2006. La statistique cache toutefois de grandes disparités entre les entreprises du gouvernement, puisque certaines font plus que respecter la loi de la parité, comme la Régie des installations olympiques, tandis que d'autres ne la respectent pas, comme la Caisse de dépôt et Hydro-Québec.