Des experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international se rendront mardi à Lisbonne pour discuter du plan de sauvetage du Portugal, ont indiqué dimanche la Commission et le FMI.

Cette «mission d'évaluation» technique est destinée à préparer les négociations au niveau politique entre la «troïka» (UE, BCE, FMI) et les partis politiques portugais la semaine suivante, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la Commission, Cezary Lewanowicz.

Ces experts rencontreront des responsables du ministère des Finances portugais pour discuter des «détails techniques» du plan de sauvetage, que le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a évalué vendredi à «environ 80 milliards d'euros».

Dans un bref communiqué publié à Washington, le FMI a indiqué que, «à la demande des autorités portugaises, des experts du FMI allaient se joindre mardi prochain aux équipes de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne pour une évaluation technique de la situation actuelle de l'économie portugaise».

«Cela servira de base aux discussions politiques qui commenceront le lundi suivant, le 18 avril», ajoute le texte.

L'UE et le FMI sont prêts à aider le Portugal, qui traverse une grave crise de la dette, à condition que Lisbonne adopte d'ici la mi-mai des mesures d'austérité «ambitieuses» et procède à d'importantes privatisations.

La Commission espère avoir des entretiens avec toutes les forces politiques portugaises avant les élections du 5 juin, a affirmé M. Lewanowicz.

«L'objectif est d'avoir un consensus aussi ferme que possible et un engagement clair, quel que soit le résultat des élections», a-t-il dit.

Le Portugal est plongé dans une grave crise politique depuis la démission le 23 mars du Premier ministre José Socrates. Des élections législatives anticipées doivent avoir lieu le 5 juin.

Le Portugal est le troisième pays de la zone euro à demander une aide de l'UE et du FMI en l'espace d'un an. Ceux-ci ont accordé un plan de soutien de 110 milliards d'euros à la Grèce en mai 2010, et de 85 milliards d'euros à l'Irlande en décembre.

Le Premier ministre socialiste portugais démissionnaire José Socrates a assuré dimanche que son gouvernement mènerait les négociations à venir sur l'aide demandée à l'UE et au FMI, contredisant ainsi de précédentes déclarations de son ministre des Finances.

«Le gouvernement assumera la responsabilité de mener les négociations avec les institutions européennes sur le programme d'assistance financière», a dit le chef du gouvernement, qui a démissionné le 23 mars après le rejet par l'opposition d'un nouveau programme d'austérité, censé garantir la réduction des déficits publics et éviter un appel à l'aide extérieure.