Nicolas Sarkozy veut élargir le rôle du Fonds monétaire international (FMI) et va impliquer Angela Merkel, Dimitri Medvedev et David Cameron dans les chantiers de sa présidence du G20, la réforme du système monétaire, la régulation les prix agricoles et la gouvernance mondiale.

«Si le G20 veut rester légitime il doit rester efficace et ouvrir des chantiers de fond», a déclaré lundi le président français en présentant les priorités de sa présidence 2011 du G20, qui sera couplée avec celle du G8.

Nicolas Sarkozy veut élargir les missions du FMI en lui confiant notamment une mission de surveillance des flux de capitaux et des déséquilibres mondiaux.

«Nous proposerons au G20 d'élaborer un code de conduite en matière de gestion des flux de capitaux et, à terme, la conviction de la France, c'est qu'une réforme des statuts du FMI est souhaitable pour que prévalent des règles communes», a-t-il déclaré.

Il s'agit que le FMI «exerce sa surveillance dans ce domaine» des flux de capitaux, a précisé M. Sarkozy, expliquant que ce contrôle reposerait sur des «critères» qui définiraient les déséquilibres entre pays.

«Ma conviction c'est qu'il convient d'élargir, éventuellement par une modification des statuts, le rôle du FMI», a-t-il ajouté.

La chancelière allemande Angela Merkel coprésidera avec le président mexicain Felipe Calderon, qui assurera la présidence du G20 en 2012, un groupe de travail sur le système monétaire international qui sera inauguré par un colloque sur les changes en Chine fin mars.

«Je suis certain que nous ne règlerons pas tous les problèmes en une présidence. La France souhaite un débat car le débat ne peut plus attendre», a déclaré M. Sarkozy

La France ne veut pas remettre en cause le «rôle éminent» du dollar ni instaurer un «contrôle des capitaux» mais «l'émergence de nouvelles puissances économiques conduira inéluctablement à l'émergence de nouvelles monnaies internationales», a-t-il déclaré.

«Nous allons essayer de mettre d'accord tout le monde sur les indicateurs qui permettront d'analyser les déséquilibres persistants», a-t-il conclu.

Le président russe Dimitri Medvedev présidera un groupe de travail sur la régulation des prix agricoles, marqués ces derniers mois par une extrême volatilité.

«Si nous ne faisons rien nous risquons des émeutes de la faim dans les pays les plus pauvres», a-t-il mis en garde.

Enfin Nicolas Sarkozy a demandé au Premier ministre britannique David Cameron de travailler sur la gouvernance mondiale. Il a cité la création d'un secrétariat permanent du G20, d'une organisation mondiale de l'environnement et le besoin «de donner de la cohérence à toutes les organisations agricoles».

M. Sarkozy s'est dit par ailleurs «favorable à une taxe sur les transactions financières, «la meilleure des formules», selon lui, pour trouver «de nouvelles ressources pour le développement».

«Je sais bien que cette taxe a de grands ennemis, de grands adversaires sur son chemin, nous essaierons de les convaincre», a dit le président français.

Il a enfin indiqué que Paris souhaitait «la mise en place d'un socle de protection sociale universel» au niveau international.

«La France ne se résigne pas à ce que les huit conventions de l'Organisation internationale du travail sur les droits fondamentaux du travail ne soient pas ratifiées par tous les membres du G20», a-t-il affirmé.

Cette double-présidence française sera marquée par deux sommets, un G8 à Deauville (nord-ouest) fin mai et un G20 à Cannes début novembre.