Le fabricant français de terminaux de paiements Ingenico a indiqué dimanche que l'offre de rachat qui lui avait été soumise la semaine dernière était subordonnée à un certain nombre de conditions qui la rendaient inacceptable «au stade actuel des discussions».

Dans son communiqué de quelques lignes, Ingenico n'identifie pas son prétendant mais, selon la presse économique, il s'agirait du groupe diversifié américain Danaher (électronique professionnelle).

Le groupe français prend soin de préciser que son refus n'est pas définitif et qu'une offre améliorée avait encore toute ses chances.

«Le Conseil d'administration d'Ingenico, après avoir reçu une offre soumise à conditions le 14 décembre 2010, a examiné son contenu et ses modalités avec l'offreur. Au stade actuel des discussions, celui-ci n'a pas été en mesure de présenter une offre susceptible d'être acceptée par le Conseil», indique le groupe, qui avait chiffré vendredi l'offre à 1,4 milliard d'euros.

Prenant acte de cette situation, le conseil d'Ingenico a demandé la reprise de la cotation du titre, qui avait été suspendue en fin de semaine.

Ingenico avait annoncé vendredi avoir été approché en vue d'une éventuelle «offre publique d'achat portant sur l'intégralité de son capital» à un prix de 28 euros par action, qui valoriserait le groupe à environ 1,4 milliard d'euros.

Selon le quotidien La Tribune, le conseil d'administration d'Ingenico «aurait notamment tiqué sur le prix proposé, supérieur de quelques centimes seulement au cours de l'action jeudi soir, soit 27,59 euros».

Cette position serait notamment celle de l'équipementier aéronautique Safran, indique le quotidien Les Echos à paraître lundi.

Le titre Ingenico a gagné plus de 60% depuis le début de l'année.

Le rachat par Danaher aurait aussi été jugé peu conforme aux perspectives de développement d'Ingenico, selon La Tribune.

Ingenico a annoncé fin octobre un chiffre d'affaires au troisième trimestre en forte hausse de 31,6%, à 231,8 millions d'euros.

Il avait alors révisé à la hausse ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice et de tabler sur un chiffre d'affaires «qui devrait être supérieur à 865 millions d'euros» et «une marge opérationnelle ajustée supérieure à 12,7%».

«Surtout, l'Etat s'oppose au processus, au motif qu'Ingenico est une société au savoir-faire stratégique, qui ne saurait passer sous pavillon étranger», affirment les Echos.

L'Etat peut peser sur ce dossier car il est actionnaire à 30% de Safran, lui-même premier actionnaire d'Ingenico.