Le ministre des Finances irlandais Brian Lenihan souhaite que Dublin dépose une demande de prêt auprès du Fonds monétaire international et de l'Union européenne.

Il a déclaré qu'il allait demander ce dimanche aux autres membres du gouvernement irlandais d'accepter un plan de sauvetage financier.

 

«Je vais demander à mes collègues que nous déposions une demande formelle pour un plan», a déclaré Brian Lenihan sur la radio publique irlandaise RTE.

Le plan pourrait se chiffrer en dizaines de milliards d'euros, a seulement dit Brian Lenihan qui l'a qualifié de «très important». Il a néanmoins démenti qu'il puisse dépasser les 100 milliards d'euros, comme certains l'avançaient.

Le gouvernement irlandais devrait approuver cette demande dans la journée. C'est un revirement humiliant pour Dublin qui niait il y a quelques jours encore qu'un tel plan soit en cours de négociation ou même qu'il soit nécessaire.

Le déficit public annuel irlandais atteint 19 milliards d'euros, qui ne peuvent être financés au taux actuel du marché, selon le ministre. Il a expliqué que l'aide réclamée permettrait à l'Irlande de payer ses notes et de financer un fonds d'urgence pour soutenir les banques endettées du pays, qui perdent des liquidités.

Une fois la demande adoptée par le gouvernement, l'Irlande va pouvoir entamer des négociations avec les responsables du FMI et de l'Union européenne.

L'Irlande s'est attaquée à son déficit avec un plan d'austérité sans précédent destiné à le réduire de 15 milliards d'euros et qui était censé permettre à Dublin de ne pas devoir demander d'aide.

Selon le cabinet du Premier ministre Brian Cowen, les 15 membres du gouvernement devaient apporter dimanche la touche finale à ce plan élaboré depuis septembre. Il doit être officiellement présent mardi.

Selon le gouvernement, ce plan encore confidentiel a été approuvé par les dizaines d'experts du FMI, de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne qui épluchent les comptes depuis jeudi.

Le sauvetage irlandais est le dernier épisode de la crise budgétaire qui secoue la zone euro, engagée dans une bataille pour empêcher ses membres les plus faibles de sombrer.

La Grèce a été sauvée de la faillite en mai et les spécialistes pensent que le Portugal, dont certains observateurs jugent qu'il a moins fait que l'Irlande pour maîtriser ses dépenses, pourrait être le prochain sur la liste.