Les mesures d'austérité prévues dans le budget 2011 de la Grèce excèdent de 6,13 milliards d'euros (8,5 milliards de dollars CAN) les exigences prévues dans l'accord de prêt de l'UE et du FMI, le gouvernement prévoyant ainsi de ramener le déficit public à 7,4% du PIB l'année prochaine.

Les économies inscrites dans le budget 2011 s'élèvent ainsi à 14,3 milliards d'euros, contre 8,2 milliards d'euros prévus dans la feuille de route de rigueur imposée au pays par l'UE et le FMI, a déclaré jeudi le ministre grec des Finances, George Papaconstantinou, peu après la présentation au Parlement du nouveau projet de Budget.

Le gouvernement entend ainsi vendre d'ici la fin de l'année quatre appareils Airbus A340 et des participations dans des entreprises d'Etat dans les secteurs de la défense, ferroviaire et minier, a-t-il indiqué sans plus de précisions.

La part de 49% détenue par l'Etat grec dans l'un des prinicipaux casinos sera également soldée, tandis que la concession d'exploitation de l'Aéroport international d'Athènes sera renouvelée l'an prochain, a ajouté le ministre.

Selon le projet de budget, la Grèce table donc désormais sur un déficit public ramené à 7,4% du PIB en 2011, des mesures d'austérité supplémentaires devant lui permettre d'atteindre le redressement exigé par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) en échange de son sauvetage financier via un prêt sur trois ans de 110 milliards d'euros.

Des mesures supplémentaires ont été ajoutées après la révision à la hausse par Eurostat du montant du déficit pour 2009, à 15,4% contre 13,6% prévu initialement, en début de semaine.

«L'objectif est de parvenir en 2011 à un déficit de 17 milliards d'euros (...) soit une réduction de 5 milliards d'euros par rapport à 2010», a indiqué le ministère des Finances dans un communiqué.

Des économies «supérieures à 14 milliards d'euros» seront réalisées afin d'atteindre cet objectif grâce à des mesures actuelles et nouvelles, a ajouté le ministère.

Le projet de Budget prévoit des coupes dans le secteur très mal géré de la santé, dans les entreprises publiques et une hausse de 2% du taux de la taxe sur la vente d'un liste de produits qui passera ainsi de 11 à 13%, selon le ministre. La lutte contre l'évasion fiscale sera également renforcée, les dépenses militaires limitées et les pensions gelées, a-t-il poursuivi.

Le ministère grec des Finances a reconnu lundi que le déficit pour 2010 ne serait finalement ramené qu'à 9,4% du PIB du fait de la révision à la hausse.

Ces nouvelles mesures s'ajoutent à celles d'un montant de 9,15 milliards, déjà prévues par le plan de redressement.

La feuille de route de rigueur imposée au pays par l'UE et le FMI en échange de son sauvetage financier prévoyait un déficit à 8,1% fin 2010.

Lundi soir, des milliers de sympathisants du parti communiste grec, le KKE, et de la gauche radicale, Syriza, ont manifesté à Athènes et Salonique (nord) aux slogans «FMI go home» et en dénonçant «la rigueur UE-FMI». La centrale des salariés du privé, la GSEE, prévoit une grève le 15 décembre.