La monnaie chinoise, le yuan, pourrait se déprécier plutôt que s'apprécier dans un avenir proche, a affirmé mardi un financier américain, Jim Chanos, dont le fonds spéculatif parie sur l'éclatement d'une gigantesque bulle spéculative dans l'immobilier en Chine.

M. Chanos a indiqué, lors d'un entretien avec la chaîne d'information financière CNBC, qu'il tablait sur une politique de création monétaire abondante en Chine, pour stimuler la construction.

«Le vrai problème est qu'ils vont inonder le marché de yuans pour remettre de la liquidité dans le système bancaire. Donc mon inquiétude ce serait plutôt que le yuan se déprécie, et non qu'il s'apprécie», a-t-il expliqué.

Interrogé sur la politique monétaire de la banque centrale chinoise, qui a tenté de calmer la spéculation dans l'immobilier, M. Chanos a répondu qu'elle avait eu «des conséquences: les transactions ont ralenti».

Mais pour lui, cette politique n'est que temporaire: «ils vont devoir accélérer et accélerer encore pour maintenir ces statistiques de PIB en hausse. C'est le problème: quand on a un BTP qui représente 60% de son PIB, et la totalité de sa croissance, il faut continuer à construire pour entretenir les statistiques. Et en Chine tout tourne autour des statistiques, autour de l'idée de sauver les apparences».

«Il y a des tours d'appartements entières en train de sortir de terre, à côté de tours relativement vides. Nous avons déjà vu ce film-là auparavant. Il ne se termine jamais bien», a relevé M. Chanos, faisant référence à l'éclatement de la bulle spéculative dans l'immobilier aux États-Unis.

M. Chanos s'est fait connaître en pressentant des faillites comme celle du conglomérat Baldwin-United en 1983 ou du courtier en énergie Enron en 2001.