Une mission du FMI de retour de Hongrie a préconisé samedi des «décisions difficiles» pour réduire les déficits publics de ce pays, en particulier pour diminuer les dépenses et restructurer les entreprises publiques.

«Dans un environnement où les marchés prêtent une attention accrue aux déficits et niveaux d'endettement gouvernementaux, les objectifs de réduction du déficit annoncées - 3,8% du Produit intérieur brut (PIB) en 2010 et moins de 3% en 2011 - restent une base appropriée pour le processus nécessaire de consolidation (...), mais des mesures supplémentaires vont devoir être prises pour les atteindre», a souligné dans un communiqué Christoph Rosenberg, qui a dirigé une mission du FMI du 6 au 17 juillet.

M. Rosenberg a notamment souligné que les mesures visant à augmenter les rentrées fiscales, comme une taxe bancaire contre laquelle six grandes banques internationales se sont élevées au début du mois, devaient être complétées par des mesures «durables» côté dépenses.

«Les grandes entreprises d'État déficitaires doivent être restructurées pour réduire leur impact sur le budget», a-t-il estimé.

M. Rosenberg a évoqué la «ponction élevée sur le secteur financier» en notant qu'elle allait «probablement avoir un impact négatif sur le crédit et la croissance», mais aussi en soulignant qu'elle devait être temporaire.

Le gouvernement hongrois du conservateur Viktor Orban, élu en avril, escompte 650 millions d'euros de recettes annuelles, cette année et la suivante, dues à la taxe sur le secteur financier, qui prévoit un prélèvement de 0,45% de l'actif net des banques. Face à l'importance de ce prélèvement, certaines banques envisagent de réduire leurs investissements dans le pays.

Frappé très sévèrement par la crise internationale, le gouvernement hongrois a obtenu en octobre 2008 une bouée de sauvetage de 20 milliards d'euros du Fonds monétaire international (FMI) et de l'Union européenne. L'accord devait expirer en mars 2010 mais a été prolongé jusqu'à octobre de cette année.

M. Rosenberg rente à Washington mais restera en contact avec les autorités hongroises dans l'intention d'«aplanir les différends restant».