Le Fonds monétaire international a annoncé vendredi qu'il débloquait une nouvelle tranche de son prêt à la Roumanie, d'un montant de 913 millions d'euros, donnant ainsi son approbation à la politique de réduction du déficit budgétaire de Bucarest.

Le FMI a indiqué dans un communiqué que sa plus haute instance de décision, son conseil d'administration, avait approuvé le versement de cette cinquième tranche d'un prêt de 13,6 milliards d'euros.

La Roumanie avait obtenu en mars 2009 un ensemble de prêts de l'Union européenne, du FMI et de la Banque mondiale, pour un total de 20 milliards d'euros sur deux ans, pour lui permettre de faire face à la crise économique qu'elle traverse.

La poursuite du versement du prêt du Fonds avait été remise en cause par un arrêt de la Cour constitutionnelle le 25 juin, qui avait invalidé une réduction de 15% du montant des retraites, prévue par le gouvernement de centre-droit du Premier ministre Emil Boc.

Le lendemain, le gouvernement avait décidé de compenser par une augmentation de la TVA, qui doit être portée de 19% à 24%. Le Parlement a adopté cette disposition mardi.

Dans les trois jours suivants, le cours de la monnaie nationale, le leu, s'était relevé de son plus bas niveau historique face à l'euro.

«Dans un contexte de vaste récession, les autorités roumaines ont fait des avancées considérables vers la restauration de la stabilité macroéconomique et un ajustement ordonné mettant fin aux déséquilibres d'avant la crise», a indiqué le directeur général adjoint du FMI, John Lipsky, cité dans le communiqué.

«Elles prennent des mesures ambitieuses pour limiter l'affaiblissement de la position budgétaire et poser les bases d'une amélioration durable des finances publiques», a-t-il estimé.

La Roumanie, dernier membre en date de l'Union européenne, s'est engagée auprès du FMI à réduire son déficit public à 6,8% du produit intérieur brut (PIB) cette année. Cela passe, outre cette hausse de la TVA qui doit rapporter entre trois et quatre milliards de lei (695 à 927 millions d'euros) selon le ministère des Finances, par une baisse de 25% des salaires du secteur public.

Le FMI a par ailleurs pris acte des engagements de Bucarest au-delà de 2010. M. Lipsky a salué le projet de «compléter l'approbation de la législation sur la responsabilité budgétaire par des réformes des systèmes de retraite et des salaires de la fonction publique, des réductions de postes dans le secteur public, des réformes du système de santé et des finances des collectivités locales, et des efforts pour améliorer la collecte des impôts».