James Bullard, un des dirigeants de la banque centrale des États-Unis (Fed), a minimisé mardi la menace que représente la crise grecque pour la reprise de l'économie mondiale.

«Il y a plusieurs raisons pour lesquelles cette nouvelle menace pour la reprise mondiale ne se transformera probablement pas en choc récessionniste planétaire», a estimé M. Bullard lors d'un discours prononcé à Londres.

«D'abord parce qu'il est question de dette d'État et que nous avons des crises de la dette depuis des années et des années», a-t-il dit, faisant notamment référence au défaut de paiement de la Russie en 1998.

«Il y a peu de raisons de croire que des événements de ce genre aient par eux-mêmes le pouvoir de provoquer des récessions mondiales», a ajouté M. Bullard, selon le texte de son allocution transmis à la presse.

«Bien sûr, il est toujours possible que +cette fois ce soit différent+, et peut-être le sera-ce, mais cela serait inhabituel étant donné les réalités de l'Histoire», a estimé le dirigeant de la Fed.

Notant qu'au cours des deux années écoulées, les dirigeants de la planète ont montré «très clairement qu'ils ne permettraient pas que des institutions financières de premier plan fassent faillite», M. Bullard a jugé que des «garanties sont en place» pour les plus grandes banques.

Il a fait remarquer également que les États européens avaient encore du temps pour remettre de l'ordre dans leur finances publiques.

«Si la consolidation budgétaire ne marche pas, alors la restructuration de la dette pourrait devenir la seule solution, mais, si elle s'avère nécessaire, cette étape pourra être accomplie de manière ordonnée, échelonnée dans le temps, et avec des dégâts minimes pour les marchés mondiaux», a-t-il dit.

«Les États-Unis pourraient même bénéficier involontairement de la crise en Europe comme ce fut le cas lors de la crise asiatique de la fin des années 1990», a ajouté M. Bullard, faisant référence à l'afflux des capitaux qui viennent chercher refuge dans son pays, ce qui y fait baisser les taux d'intérêt.

M. Bullard préside l'antenne de la Fed à Saint-Louis. Il prend là le contre-pied de plusieurs de ses collègues ayant exprimé la crainte de voir la reprise de l'économie américaine mise à mal par la crise grecque.