L'agence de notation Fitch a décidé de maintenir la perspective négative qui est attachée à la note de la Grèce, soit BBB-, car elle doute de la capacité du gouvernement grec à réaliser le programme d'économies budgétaires exigé en échange du financement de l'UE et du FMI.

Ce financement, d'un montant de 110 milliards d'euros sur trois ans, «réduit le risque à court terme pour la Grèce de se retrouver à court de liquidités et pallie le besoin du pays de faire appel aux marchés internationaux jusqu'en 2012, tout en ouvrant au gouvernement un chemin vers la solvabilité budgétaire», estime Fitch dans cette étude parue mardi.

En outre, l'engagement du Fonds monétaire international (FMI) et de l'Union européenne (UE) permet à la Grèce de retrouver une crédibilité, entamée en octobre 2009 quand le nouveau gouvernement avait doublé la prévision de déficit public, révélant à cette occasion le maquillage des comptes publics par la précédente équipe au pouvoir.

«Toutefois, la dette du pays devrait atteindre 150% du PIB avant de se stabiliser en 2013, ce qui rend ce chemin hautement périlleux», ajoute-t-elle.

Fitch «va surveiller avec attention la performance sous-jacente de l'économie grecque et la capacité des autorités grecques, sous pression à cause de l'opposition interne, à réduire sur plusieurs années les dépenses».

D'autant que la réussite du programme d'économies budgétaires dépend aussi de la capacité de l'économie à rebondir, ce qui demeure «hautement incertain».

En échange de l'aide de l'UE et du FMI, le gouvernement socialiste de Georges Papandréou s'est engagé à mettre en oeuvre un plan d'austérité de 30 milliards d'euros destiné à ramener le déficit public d'environ 14% du PIB en 2009 à moins de 3% en 2014.

Fitch avait abaissé le 9 avril la note de la dette à long terme de la Grèce, de BBB+ à BBB-. Elle avait été la première des agences financières à rétrograder la note de la Grèce, le 8 décembre, donnant le signal d'une crise financière dans laquelle le gouvernement d'Athènes n'a pas cessé de se débattre.