Le produit intérieur brut (PIB) des 16 pays de la zone euro a progressé de 0,2% au premier trimestre de l'année, malgré le net recul enregistré en Grèce, selon les chiffres publiés mercredi par Eurostat.

Au cours des trois premiers mois, le PIB des 27 a également progressé de 0,2%, précise l'office statistique de l'Union européenne. Au cours du quatrième trimestre 2009, le taux de croissance avait été de 0% pour la zone euro et +0,1% pour l'UE27.

En comparaison avec le même trimestre de 2009, le PIB corrigé des variations saisonnières de la zone euro a enregistré une hausse de 0,5% et celui de l'UE27 de 0,3% au cours du premier trimestre 2010, contre respectivement -2,2% et -2,3% au trimestre précédent.

La reprise européenne est plus timide que celle des États-Unis, dont le PIB a progressé de 0,8% par rapport au trimestre précédent après avoir pris 1,4% au quatrième trimestre 2009. Par rapport au même trimestre de l'année précédente, le PIB des États-Unis a augmenté de 2,5% (+0,1% au trimestre précédent), selon Eurostat.

Les chiffres annoncés mercredi traduisent les difficultés des économies européennes à digérer les effets de la crise de 2008, alors que les problèmes de dette publiques de plusieurs pays assombrissent également l'horizon pour les mois à venir.

«La faible progression du premier trimestre confirme que la reprise économique dans la région n'a pas réussi à créer une dynamique, même avant le début de la douloureuse consolidation fiscale qui attend plusieurs économies», a réagi Jennifer McKeown, économiste à Capital Economics.

Au premier trimestre 2010, l'Allemagne, première économie européenne, a vu son PIB augmenter de 0,2% par rapport au trimestre précédent, tandis que celui de la France à cru de 0,1%, selon Eurostat. L'INSEE a annoncé mercredi un chiffre similaire à celui d'Eurostat pour l'économie française.

L'Italie a retrouvé le chemin d'une croissance timide, à 0,5%, tandis que l'Espagne a enregistré une faible progression, à 0,1%. À elles trois, les principales économies de la zone euro - Allemagne, France, Italie - compensent le recul de 0,8% de la Grèce, sur le point de bénéficier du plan de sauvetage de l'UE et de Fonds monétaire international (FMI) destiné à l'aider à résorber sa dette abyssale.

Malgré la crise grecque et les plan d'austérité préparés par plusieurs pays - l'Espagne a détaillé de nouvelles mesures mercredi - , les analystes espèrent toutefois une reprise plus soutenue de la croissance dans la zone euro à court terme, notamment grâce à la nette baisse de l'euro face au dollar. À plus de 1,50 $ US en novembre, la monnaie unique s'échange actuellement autour de 1,27 $ US. Un niveau qui devrait favoriser les exportations.

«Nous nous attendons à une reprise de la croissance économique dans le trimestre en cours, les données sur l'activité indiquant un niveau de confiance des entreprises élevé, et la faiblesse de l'euro aidant les exportations, a expliqué Frédérik Ducrozet, économiste spécialiste de la zone euro au Crédit Agricole. L'aggravation de la crise souveraine de l'euro ne devrait se faire sentir sur la confiance des entreprises et l'activité que plus tard dans l'année».