La France a définitivement adopté son plan d'aide à la Grèce, élément d'un plan global de la zone euro et du FMI qui n'a pas pour l'instant enrayé la spirale des crises: violences à Athènes, chute de la monnaie unique des bourses, peur d'une contagion à d'autres pays...

Par un large vote au Sénat (311 pour, 24 contre) dans la nuit de jeudi à vendredi, trois jours après l'Assemblée, le Parlement français a définitivement approuvé un programme de prêts bilatéraux à la Grèce de 16,8 milliards d'euros sur trois ans, dont 3,9 milliards dès 2010, à un taux de 5%.

Il s'agit de la contribution française aux 110 mds promis dimanche dernier à la Grèce par les quinze autres membres de la zone euro (80 mds, contre 30 prévus initialement) et le FMI (30), pour tenter de renflouer son déficit.

En contre-partie, le Parlement grec a adopté, jeudi également, un plan d'économie drastique (baisse du salaire des fonctionnaires, hausse de la TVA, recul de l'âge du départ retraites...).

L'apport initial de la France (6,3 mds sur trois ans) a été porté à 16,8 miliards, proportionnellement à l'augmentation de l'effort décidé dimanche lors d'une réunion de la zone euro.

«Pour que la Grèce puisse refinancer sa dette le 19 mai, le gouvernement a choisi d'aller vite», a rappelé le ministre du Budget François Baroin. Au passage, il a indiqué que pour 2010, le prêt à la Grèce augmentait le déficit budgétaire de la France de quelque trois milliards d'euros, soit 152 milliards.

Les bourses européennes sont toujours en repli par crainte d'une «contagion» de la situation grecque à l'Espagne ou au Portugal. L'euro continue de perdre de sa valeur.

Mercredi, trois personnes sont mortes à Athènes dans des violences en marge de la grève générale contre le plan d'austérité.