La reprise économique est en cours au sein de l'Union européenne, selon la Commission européenne qui a revu à la hausse mercredi ses prévisions pour 2010-2011. Après avoir connu la pire récession de son histoire, l'économie de l'UE devrait connaître une croissance de 1% en 2010 et de 1,7% en 2011, souligne Bruxelles dans un communiqué.

Il s'agit d'une révision à la hausse d'un quart de point de pourcentage par rapport aux prévisions d'automne de la Commission, du fait d'une «conjoncture extérieure plus favorable dont profitent les pays de l'UE».

Quant à la croissance de la zone euro (16 pays membres), elle devrait être de 0,9% cette année et de 1,5% en 2011, selon les prévisions de printemps de Bruxelles.

Reste que la faible demande intérieure freine toujours une reprise plus forte.

«L'amélioration des perspectives de croissance économique cette année est une bonne nouvelle pour l'Europe», a commenté le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn, en insistant sur la nécessité de «veiller à ce que les risques qui pèsent sur la stabilité financière ne compromettent pas cette évolution».

«Une croissance durable exige des efforts d'assainissement budgétaire déterminés et des réformes qui améliorent la productivité et l'emploi», a-t-il souligné.

Comme l'indique la Commission, le rythme de la relance devrait différer d'un État membre à l'autre compte tenu de l'environnement propre à chacun et des politiques menées.

Parmi les économies les plus importantes, la reprise devrait être plus forte que la moyenne pour l'Allemagne et la France cette année, avec respectivement une croissance de 1,2% et 1,3%, tandis que l'Espagne devrait rester en récession (-0,4%) et le Portugal connaître une croissance de 0,5%, selon les prévisions.

D'ici à 2011, l'ensemble des pays membres de l'UE, à l'exception de la Grèce, devraient avoir repris le chemin d'une croissance économique positive. Selon les prévisions de Bruxelles, le produit intérieur brut (PIB) de la Grèce devrait se contracter de 3% en 2010 et de 0,5% l'an prochain.

Les conditions du marché du travail ont montré des «signes de stabilisation» avec un taux de chômage qui devrait culminer cette année à un niveau inférieur aux précédentes prévisions, précise la Commission européenne.

Compte tenu du décalage caractérisant l'évolution de l'économie réelle et celle du marché du travail, l'emploi devrait diminuer d'environ 1% cette année pour ne repartir à la hausse qu'en 2011. Les prévisions tablent sur une stabilisation du taux de chômage dans l'UE à près de 10%, soit un demi-point de pourcentage en moins par rapport aux prévisions de l'automne dernier, même si, précise Bruxelles, la situation varie profondément d'un pays membre à l'autre.

Si les mesures budgétaires prises temporairement ont joué un rôle «essentiel» dans l'inversion de la tendance économique dans l'UE, elles ont aussi aggravé le déficit public qui devrait culminer à 7,25% du PIB dans l'UE cette année avant de «reculer légèrement» aux alentours de 6,5% du PIB en 2011, selon la Commission.