À quatre jours de l'évaluation de ses finances par l'Union européenne, la Grèce a annoncé vendredi avoir dépassé ses objectifs de réduction de son déficit en janvier et février.

Selon le ministère des Finances, le déficit budgétaire s'est établi à 903 millions d'euros en janvier et février, au lieu de 3,9 milliards d'euros pour les deux premiers mois de 2009, soit une baisse de 77% en rythme annuel. Athènes attribue cette amélioration à la réduction des dépenses publiques et aux hausses d'impôts mises en oeuvre.

La Commission européenne, qui reçoit l'aide de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international pour suivre l'évolution de l'économie grecque, a donné à Athènes jusqu'au 16 mars pour montrer que son plan d'austérité commence à produire des effets.

La Grèce affirme mettre en oeuvre rapidement les réformes financières préconisées par l'UE. «La grande majorité des recommandations qui devaient être adoptées d'ici à la mi-mai sont déjà légalement en vigueur et mises en oeuvre», précise le gouvernement grec dans un rapport soumis à l'UE cette semaine.

Athènes a promis de réduire son déficit budgétaire à 8,7% de son PIB cette année, contre 12,7% en 2009. La semaine dernière, le gouvernement grec a durci son plan d'austérité, avec des baisses de salaires et des hausses d'impôts représentant 4,8 milliards d'euros supplémentaires d'économies.

Avec ce nouveau tour de vis, la récession de l'économie grecque pourrait être pire en 2010 que l'estimation officielle d'un repli de 0,3% du PIB, selon le ministre du Développement Louka Katseli.

Des statistiques officielles publiées vendredi montrent que l'économie grecque s'est contractée de 2,5% au quatrième trimestre 2009 et que le taux de chômage atteignait 10,2% en décembre, un chiffre en baisse par rapport à novembre (10,6%), mais en hausse sur un an. Il était de 8,9% en décembre 2008.