L'ancien économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), Simon Johnson, a affirmé jeudi devant une commission liée au Congrès des États-Unis que les avoirs de la Chine en titres de dette publique américaine étaient sous-estimés.

«Les statistiques du Trésor sous-estiment quasi certainement les avoirs chinois de notre dette publique puisqu'ils ne révèlent pas le pays final de détention quand ces titres sont conservés par un intermédiaire sur le territoire d'un autre État», a déclaré M. Johnson devant la Commission économique et de sécurité États-Unis/Chine, une entité indépendante enquêtant au profit du pouvoir législatif sur les relations entre les deux pays.

Selon les derniers chiffres du Trésor, ces avoirs (publics et privés) ont chuté de 4,3% en décembre, à 755,4 milliards de dollars, soit la plus forte baisse depuis 2000. Les Chinois ont ainsi laissé aux Japonais la place de premiers créanciers de l'État fédéral américain.

Pour M. Johnson, «une hypothèse de travail raisonnable» serait d'estimer le portefeuille de l'État chinois aux alentours des 1000 milliards de dollars, sachant que Pékin a des réserves en devises de 2400 milliards.

Ce professeur du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a également indiqué que la hausse spectaculaire des avoirs britanniques (131% en un an) en titre de dette publique américaine, montrait la difficulté à interpréter les chiffres.

«Une bonne part de cette hausse pourrait être due au placement par la Chine de dollars à l'étranger dans des banques implantées à Londres (chinoises, britanniques ou même américaines) qui ensuite achètent des titres américains», a considéré l'économiste.