Le Premier ministre grec Georges Papandréou a exclu vendredi de recourir à des prêts du Fonds monétaire international (FMI) et rejeté tout risque de faillite imminent pour son pays malgré la grave crise financière qu'il traverse.

«Il est exclu de recourir au FMI», a-t-il déclaré à l'issue d'un sommet des dirigeants européens à Bruxelles. Cette hypothèse a été évoquée par certains économistes au moment où l'augmentation de la dette et du déficit budgétaire grecs suscitent des inquiétudes croissantes en Europe.

Dans un même ordre d'idées, M. Papandréou a souligné que son pays «ne demande pas de cadeaux» financiers à l'UE. «Nous sommes pleinement satisfait du soutien (moral) que nous avons reçu de nos partenaires européens», a-t-il commenté.

«Nous ne sommes pas à la recherche d'un sauvetage, mais de réformes politiques», a-t-il résumé, en jugeant «urgent de prendre de mesures draconiennes».

Il entend notamment lutter contre l'évasion fiscale et réformer un système hospitalier très corrompu.

«Nous reconnaissons qu'il s'agit avant tout de notre problème. La corruption n'a rien à voir avec la crise financière, c'est notre responsablité», a-t-il dit, fustigeant «le clientélisme qui parasite le système» grec.

«Le poids de la crise ne doit pas être supporté par les travailleurs», a-t-il en outre martelé, critiquant le lourd héritage du précédent gouvernement de droite.

Pour autant, «nous ne sommes pas sur le point de faire défaut sur le paiement de notre dette», gonflée par la récession économique, a-t-il ajouté, rejetant le spectre d'une crise de la dette comme celles de l'Argentine ou du Mexique dans le passé.

«Nous reconnaissons que les problèmes sont graves, que le défi est énorme», a-t-il dit, tout en réitérant ses promesses de tout faire pour réduire le déficit et la dette du pays à partir de l'année prochaine.

En 2010, le nouveau gouvernement «espère» pouvoir réduire le déficit de 4 points de pourcentage, a-t-il expliqué.

Le nouveau gouvernement socialiste grec a doublé récemment la prévision officielle du déficit public national, ce qui a contribué à accentuer la défiance des marchés financiers à l'égard de la Grèce.

Les partenaires européens de la Grèce ont cherché à se montrer rassurants à Bruxelles, tout en appelant Athènes à régler ses problèmes seul.

«La Grèce a fait clairement savoir qu'elle entendait assumer ses responsabilités», a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel.

«Nous n'avons pas parlé de l'éventualité de recourir à des mesures d'aide. Au contraire, il a été dit clairement que la Grèce voulait prendre ses responsabilités via des réformes structurelles» de son économie, a-t-elle ajouté.

De son côté, le président français Nicolas Sarkozy a reconnu que la Grèce faisait face «à des défis économiques et budgétaires majeurs».

«Il est nécessaire que les autorités grecques adoptent une stratégie ambitieuse de consolidation budgétaire, les premières mesures annoncées par le gouvernement grec sont un pas dans la bonne direction», a-t-il ajouté, exhortant Athènes à améliorer aussi la qualité de ses statistiques.

Les chiffres du déficit grec ont souvent dû être corrigés brutalement à la hausse ces dernières années, jetant le doute sur la fiabilité des statistiques nationales.