Les pays du BRIC (Brésil, Russie, Chine, Inde) connaissent une croissance deux ou trois fois supérieure aux pays industrialisés. De 2009 à 2014, 44% de la croissance économique mondiale viendra du BRIC, soit le double de ce qui viendra du G7. Et si la tendance se maintient, le produit intérieur brut (PIB) du BRIC sera supérieur à celui du G7 dès 2040.

Pour ceux qui en doutaient encore, «ce phénomène a des implications extraordinaires pour l'investissement dans le futur», a indiqué Maurice Marchon, professeur titulaire à HEC Montréal, dans le cadre d'une conférence organisée par la firme de gestion de portefeuille Sigma Alpha Capital.

En termes économiques, la Chine est à la tête des pays du BRIC. Elle devrait terminer l'année 2009 avec une croissance de 9%, et les observateurs les plus optimistes (Goldman Sachs) prévoient une croissance de 11,4% en 2010.

Aussi présent à la conférence, le politologue Loïc Tassé, spécialiste de la Chine, rappelle que «le gouvernement chinois a toujours dépassé ses objectifs de croissance. On ne voit pas pourquoi la croissance s'arrêterait». D'autant plus que le pays, touché par une baisse des exportations dans la dernière année, reconstruit actuellement sa consommation intérieure.

Pour l'investisseur qui voudrait participer à cette croissance, M. Tassé voit trois options. D'abord, investir en Bourse à Hong-Kong, où sont cotées plusieurs grandes sociétés chinoises. La Bourse de Shanghai est à peu de choses près inaccessible aux investisseurs étrangers.

Aspect culturel

Mais il y a un aspect culturel associé à la Bourse chinoise, précise le spécialiste. «Il y a en Chine une culture de joueur, ce qui fait que la Bourse chinoise ressemble aux Bourses occidentales du début du XXe siècle. Il est vrai que les possibilités de profits sont là, mais les Chinois ont peu de connaissances de la Bourse. Les investisseurs étrangers devraient en être conscients.»

Une autre solution est d'investir indirectement en achetant des titres de sociétés qui font des affaires en Chine, affirme M. Tassé.

Enfin, il est possible d'investir dans des pays économiquement proches de la Chine, comme la Malaisie, Taiwan ou la Corée du Sud.

Sigma Alpha Capital, qui organisait la conférence, mise d'ailleurs beaucoup sur l'Asie dans la gestion de son portefeuille Macro global ". À la fin octobre, près de 20% du portefeuille était investi dans les Bourses est-asiatiques. Le président-fondateur, André Marsan, estime qu'en Asie, les ratios cours-bénéfices sont à peu près égaux qu'en Amérique, mais que le potentiel est plus grand.

Bémols

Certes, la croissance gigantesque de la Chine cache certains problèmes dont l'investisseur doit être conscient, a souligné Loïc Tassé. La Chine manque d'énergie pour soutenir sa croissance. La pollution et la désertification entraînent des coûts environnementaux énormes. L'agriculture est vétuste.

Mais une chose est sûre, les investisseurs n'ont pas à craindre l'instabilité politique, soutient M. Tassé. «Tant que l'économie va bien, pas de problème.»