Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a appelé la Chine mardi à laisser sa monnaie, le yuan, s'apprécier le plus tôt possible, dans son intérêt et celui du reste de la planète.

«Le renminbi (yuan) est sous-évalué. Une réévaluation est dans l'intérêt de l'économie mondiale mais aussi de la Chine», a dit M. Strauss-Kahn à la presse au terme d'une visite de deux jours à Pékin durant laquelle il a notamment rencontré des responsables de la Banque centrale et du ministère du Commerce.

L'ancien ministre français a reconnu qu'il faudrait «du temps» pour que la Chine abandonne son étroit contrôle du yuan, dont le taux de change est resté stable face au dollar depuis juillet 2008.

«C'est un processus qui prendra du temps et pourrait être assez long», a-t-il dit.

M. Strauss-Kahn avait lancé un appel similaire vendredi de Singapour, avant la réunion des dirigeants de la zone Asie-Pacifique (Apec), puis de nouveau lundi à Pékin.

Pour leur part, les ministres des Finances des 21 pays membres de l'Apec ont affirmé leur attachement à ce que les «taux de change soient guidés par le marché», dans une allusion implicite au yuan, une monnaie non convertible et contrôlée.

La Chine fait depuis des années l'objet de pressions pour laisser sa devise s'apprécier, notamment de la part de ses grands partenaires commerciaux -- États-Unis et Union européenne en tête.

Ceux-ci estiment que le yuan faible avantage les exportations chinoises.

Les analystes estiment qu'un taux de change plus fort doperait le pouvoir d'achat des ménages et la consommation intérieure, aidant ainsi au rééquilibrage de l'économie chinoise.