Le gouvernement suisse s'est réuni lundi en séance spéciale pour faire le point sur l'affaire UBS, qui est accusée aux États-Unis d'avoir aidé de riches Américains à frauder le fisc, a indiqué un porte-parole de la chancellerie fédérale.

«Je peux confirmer que la réunion a bien eu lieu (et) elle vient de se terminer», a ajouté le porte-parole, qui s'est refusé à divulguer les détails de cette rencontre tant que les négociations entre la Suisse et les États-Unis se poursuivent.

Les sept membres du Conseil fédéral (gouvernement) sont actuellement en congés d'été et ne doivent reprendre leur activité que le 19 août.

La justice américaine a accordé vendredi à la banque suisse UBS un nouveau délai pour parvenir à un accord avec Washington, qui lui réclame les noms de 52 000 clients américains ayant un compte à la banque zurichoise.

Le juge Alan Gold a reporté, pour la troisième fois, la date de l'ouverture du procès, qui devait avoir lieu le 3 août à Miami, et l'a fixée au lundi 17 août, pour permettre aux discussions de se poursuivre.

Une nouvelle conférence téléphonique entre le juge et les parties doit avoir lieu mercredi pour savoir si un accord final a été trouvé.

«Il n'y a pas de problème avec UBS, il s'agit d'un problème plutôt lié à la procédure», avait indiqué dimanche le président et ministre des Finances, Hans-Rudolf Merz, à la télévision publique SF1.

Concernant les reports, le président a estimé qu'il s'agissait de «reports qui peuvent survenir dans chaque négociation».

M. Merz a cependant exclu l'usage du «droit de nécessité», une procédure d'urgence permettant soit d'accélérer la transmission de données - comme en février lors de la transmission d'environ 250 noms à la justice américaine - ou soit de la bloquer.

Selon la presse dominicale helvétique, le fisc américain demanderait des garanties qu'il recevrait effectivement et rapidement les noms qu'il exige via l'entraide administrative, la procédure classique pour la transmission de données habituellement protégées par le secret bancaire.

Une telle procédure nécessite cependant que les clients concernés puissent effectuer un recours devant la justice suisse pour bloquer la transmission d'informations, retardant ainsi la requête du fisc américain, a précisé la NZZ am Sonntag.