En grève depuis deux semaines, les salariés de NNSA, la filiale française de l'équipementier canadien en télécommunications Nortel, ont voté mardi en fin d'après-midi à une large majorité un protocole d'accord de sortie de crise. Le travail va reprendre mercredi.

Selon le collectif des salariés en grève soutenu par la CFTC et la CFE-CGC, les grévistes de NNSA présents sur le site de Chateaufort, dans les Yvelines, (266 personnes représentant près de 52 pour cent de la totalité des grévistes), ont voté la sortie de grève à 87 pour cent, tandis que 12 pour cent se sont prononcés pour le rejet du protocole d'accord.

Le protocole doit maintenant être intégré dans la proposition de Plan de sauvegarde de l'emploi soumis à l'avis du comité d'entreprise de NNSA mercredi soir.

L'accord, précise le collectif, prévoit une indemnité d'aide au départ (IAD) immédiate de prés de 9000 euros (environ 14 150 $ CAN) ainsi qu'un intéressement au fruit des ventes des activités de Nortel, actuellement en démantèlement. La valeur de ces ventes étant encore inconnue, le montant de cet intéressement est à ce jour indéterminé, mais les représentants des salariés, et leur avocat, estiment qu'il pourrait varier entre 20 000 et 40 000 euros (environ 31 500 à 63 000 $ CAN).

«Dans un souci d'équité, les indemnités sont forfaitaires et donc les mêmes pour tous les employés licenciés, qu'ils soient cadres ou non cadres, quelque soit leur ancienneté et leur date de licenciement», souligne le collectif.

Les salariés, en définitive, ont ainsi obtenu de «meilleures conditions de départ de leur entreprise alors que seule une indemnité minimum conventionnelle de licenciement leur était à l'origine promise».

Le site de Châteaufort de Nortel, filiale française de l'équipementier en communication canadien, a été placé en liquidation judiciaire le 28 mai par le tribunal de commerce de Versailles. Quelque 467 postes sont menacés de suppression sur le site employant 680 salariés, selon les syndicats qui dénoncent la «liquidation» de l'entreprise par la direction nord-américaine et réclamaient un «plan social avec des mesures d'accompagnements décentes».

Le ministre chargé de l'Industrie, Christian Estrosi, a salué mardi soir dans un communiqué le «sens des responsabilités et la capacité d'écoute de chacun qui ont permis la signature aujourd'hui d'un protocole de sortie de crise».

Cette signature «intervient dans le prolongement de la longue rencontre du jeudi 16 juillet 2009 à Bercy qui réunissaient autour du ministre chargé de l'Industrie, les administrateurs judiciaires et les représentants des salariés de Nortel France (NNSA)», ajoute le communiqué.

M. Estrosi avait «notamment souhaité que les intérêts des salariés licenciés soient préservés dans ce dossier complexe, Nortel France faisant l'objet d'une procédure collective secondaire, la procédure principale étant au Royaume-Uni».

Les salariés vont à présent «reprendre le travail et l'activité du site se poursuivre au moins jusqu'à la date de clôture des offres de reprise, fixé au 16 août prochain», conclut le communiqué.