Plusieurs banques canadiennes ont augmenté leurs taux d'intérêt hypothécaires fixes en évoquant la hausse des rendements du marché obligataire et le raffermissement de l'économie, des changements qui pourraient avoir des répercussions sur le marché du logement, ont estimé des économistes.

Vendredi, la Banque Royale, la Banque Toronto-Dominion et la Banque CIBC avaient haussé leurs taux d'entre 10 et 15 points de base. Les banques ont tendance à bouger en bloc lorsqu'il est question de hausser les taux d'intérêt.

La Banque Royale a indiqué avoir fait passer jeudi son taux fixe de cinq ans à 5,14 %, comparativement à celui de 4,99 % en vigueur précédemment. Le taux spécial de la banque pour une hypothèque fixe de cinq ans avec un amortissement de 25 ans a grimpé à 3,54 %, alors qu'il était de 3,39 %.

La Royale a expliqué que ces changements témoignaient de l'activité de ses concurrentes, des coûts des fonds sur les marchés de gros et d'autres coûts et considérations du marché.

La Banque TD  l'a imitée vendredi, en faisant passer son taux hypothécaire fixe de cinq ans à 5,14 %. C'est la première fois qu'il dépasse le cap des 5 % depuis février 2014.

La CIBC a haussé ses taux hypothécaires fixes d'entre 10 et 15 points de base, à compter de vendredi, «en réponse aux conditions du marché». Son taux de cinq ans a pris 10 points de base à 4,99 %, tandis que ceux d'un et de deux ans ont augmenté de 15 points de base à 3,29 % et 3,24 %, respectivement.

La Banque Scotia a indiqué qu'elle étudiait ses taux et que des changements seraient vraisemblablement apportés bientôt. La Banque de Montréal n'a pas immédiatement répondu aux demandes de renseignements, tandis que la Banque Nationale a indiqué ne pas avoir encore pris de décision à ce sujet.

Si un assez grand nombre de banques haussent leur taux hypothécaire de la même façon, cela fera grimper le taux de référence utilisé pour les simulations de crise, a observé l'économiste en chef de l'Association canadienne de l'immeuble, Gregory Klump.

«Cela aurait manifestement un impact marginal sur le montant d'admissibilité hypothécaire que peuvent obtenir les gens.»

Les changements devraient affecter plus immédiatement les acheteurs dont les hypothèques n'ont pas besoin d'être assurées parce qu'ils ont fait une mise de fonds de 20 % ou plus.

Les simulations de crise pour les acheteurs qui n'ont pas besoin d'assurer leur hypothèque les forcent à prouver qu'ils pourraient continuer à faire leurs paiements avec le plus élevé des deux taux entre un taux de référence de cinq ans de la Banque du Canada et celui de leur hypothèque, majoré de deux points de pourcentage.

Ceux dont l'hypothèque est assurée doivent prouver qu'ils pourraient continuer à faire leurs paiements avec le taux hypothécaire de référence de cinq ans de la Banque du Canada. Celui-ci est de 4,99 % et a été révisé pour la dernière fois mercredi.

M. Klump croit que cette simulation et la hausse des taux d'intérêt pourraient refroidir certains marchés où les maisons sont plus dispendieuses.

«L'impact serait plus grand dans les villes plus actives où les prix sont plus élevés, comme Toronto et Vancouver, qu'il le serait, disons, à Moncton», a-t-il expliqué lors d'un entretien.

Les rendements des marchés obligataires, où les grandes banques se procurent leurs fonds, grimpent depuis la fin de l'an dernier.

Plusieurs économistes s'attendent en outre à ce que la Banque du Canada hausse son taux d'intérêt directeur de nouveau la semaine prochaine, pour le faire passer de 1,00 % à 1,25 %. Cette décision devrait vraisemblablement faire grimper les taux préférentiels des grandes banques.

Les augmentations des taux préférentiels font grimper les coûts des hypothèques à taux variables et d'autres prêts, comme les marges sur valeur domiciliaire, qui sont liés au taux directeur.