Les prix de l'immobilier présentent des signes de surévaluation «élevés» à Québec et «modérés» à Montréal, selon une nouvelle étude publiée mercredi.

Dans la Vieille Capitale, le prix des propriétés a atteint des niveaux jugés trop élevés par rapport aux facteurs démographiques, indique la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) dans son enquête. 

«Pour la période allant de 2002 à 2012, le prix moyen Centris a plus que doublé (à Québec), tandis que le revenu disponible par habitant a crû de 55 %, souligne l'organisme. S'ajoute à ces tendances la baisse de la population âgée de 25 à 34 ans, amorcée en 2015.»

Le mois dernier, le prix médian des maisons unifamiliales a augmenté d'à peine 2% à Québec, à 250 250$, tandis que celui des copropriétés a reculé de 7%, à 185 000$, selon la Chambre immobilière de Québec.

À Montréal

Dans la métropole québécoise, des signes «modérés» de surévaluation des prix persistent, selon la SCHL. 

«Le niveau des prix demeure supérieur à ce qui serait attendu compte tenu des facteurs fondamentaux du marché (économiques et démographiques), signale Francis Cortellino, chef de l'analyse de marché. Précisons que les signes modérés de surévaluation ne reflètent pas une accélération actuelle des prix, mais plutôt le fait que les facteurs fondamentaux n'ont pas encore rattrapé la forte croissance des prix observée au cours de la dernière décennie.»

L'offre de propriétés à vendre demeure «quelque peu élevée» à Montréal par rapport au bassin d'acheteurs, ajoute la SCHL. Des signes de resserrement sont toutefois apparus au cours des derniers trimestres, avec un regain des ventes et une baisse de l'inventaire disponible, précise l'étude.

Le prix médian des maisons unifamiliales s'est élevé à 287 000$ le mois dernier dans la région métropolitaine (+1%), contre 231 600$ pour celui des copropriétés (-1%), selon la Chambre immobilière du Grand Montréal.

Construction excessive?

Les signes de construction excessive -un enjeu brûlant depuis plusieurs trimestres- sont par ailleurs «faibles» à Montréal, estime la SCHL.

Le nombre de condos neufs invendus reste malgré tout « près du seuil problématique ». On en comptait 2500 en décembre dernier.

«Dans ce contexte, les constructeurs ont beaucoup réduit les mises en chantier de copropriétés en 2015 et semblent vouloir orienter la demande vers les unités achevées et invendues ou les unités en construction avant de lancer de nouveaux projets», souligne l'étude.

À l'échelle canadienne, la SCHL identifie une surévaluation des prix dans neufs régions métropolitaines, et un e construction excessive, dans sept villes. 

Le signes de conditions problématiques se concentrent surtout à Toronto, à Calgary, à Saskatoon et à Regina.