La vente de propriétés à un prix supérieur à celui affiché fait un retour en force dans les quartiers centraux de Montréal. Les secteurs de Rosemont et de Villeray remportent la palme de la surenchère depuis le début de l'année.

Selon les données obtenues auprès de la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ), 12,1 % des transactions ont été réalisées à un prix supérieur à celui demandé cette année dans Rosemont-La Petite-Patrie. Dans Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, c'est 10,1 %.

Le retour en force du phénomène ne surprend pas du tout Paul Cardinal, directeur de l'analyse de marché à la FCIQ. « On est dans un marché où il y a eu non seulement un rebond des ventes depuis plusieurs trimestres, mais aussi une baisse de l'inventaire depuis l'automne. Les conditions se sont resserrées dans plusieurs quartiers, au point où plusieurs qui étaient en territoire équilibré sont retombés à l'avantage des vendeurs. »

Les surenchères étaient devenues assez fréquentes au début des années 2010, alors que le marché immobilier montréalais était en pleine ébullition.

Il n'était alors pas rare de voir plusieurs acheteurs intéressés se lancer dans une guerre d'offres pour mettre la main sur une (rare) propriété à vendre, n'hésitant pas à offrir des milliers de dollars au-dessus du prix demandé.

Le marché de 2016 n'est assurément pas aussi chaud que celui d'il y a cinq ans. Mais comme le remarque Paul Cardinal, il est en train de se redresser. Les ventes sont en hausse depuis 13 mois consécutifs dans le Grand Montréal, et le bassin d'inscriptions en vigueur - soit les propriétés à vendre - a reculé de 7 % depuis un an.

Le segment de la maison unifamiliale est retombé à l'avantage des vendeurs dans toute l'île de Montréal, confirme la FCIQ. Cela laisse entrevoir des hausses de prix plus fortes, et moins de place à la négociation pour les acheteurs.

Le marché des plex de deux à cinq logements est lui aussi revenu à l'avantage des vendeurs dans plusieurs quartiers de l'île de Montréal. À preuve, le nombre de transactions réalisées à un prix supérieur à celui affiché a bondi de 5,4 % l'an dernier à 9,8 % cette année pour les plex, selon les données de la FCIQ.

Seul le segment des condos reste assez largement à l'avantage des acheteurs. Ceux-ci ont l'embarras du choix - et la main haute au moment de négocier les prix - dans tous les arrondissements de l'île de Montréal, sauf Rosemont-La Petite-Patrie. Ce quartier est considéré comme équilibré.

D'AUTRES SECTEURS CHAUDS

Autre signe du réchauffement assez global du marché montréalais, la surenchère a fait un retour dans des secteurs où elle était disparue.

Malgré tout, trois secteurs de l'île de Montréal ont vu la quantité de surenchères reculer cette année par rapport à 2015.

Au total, 5,7 % des transactions ont été réalisées à un prix supérieur à celui affiché depuis le début de l'année à Montréal, contre 4,3 % pendant la même période l'an dernier.