La cadence des mises en chantier d'habitation a accéléré en mai, le secteur du logement ayant montré d'étonnants signes de vigueur lundi, ce qui a redonné aux économistes un certain espoir vis-à-vis du deuxième trimestre, après un lent début d'année.

La Société canadienne d'hypothèques et de logement a indiqué lundi que les mises en chantier s'étaient chiffrées à 201 705 unités en mai, en données désaisonnalisées et annualisées, en hausse par rapport à 183 329 unités en avril.

L'augmentation a été alimentée par les projets de logements collectifs en Ontario, dans la région de l'Atlantique et au Québec.

L'économiste Laura Cooper, de la Banque Royale, a estimé que l'amélioration dans l'activité de construction d'habitations, ainsi qu'une accélération de l'activité de revente sur le marché immobilier, contribueraient à la reprise économique du deuxième trimestre.

L'économie a connu de difficiles moments au premier trimestre et s'est contractée au rythme annuel de 0,6 pour cent, ce qui était notamment attribuable à la chute des prix du pétrole. Cependant, plusieurs économistes s'attendent à une reprise au deuxième trimestre.

La publication, la semaine dernière, de mauvais résultats sur le commerce international et de solides chiffres sur le marché de l'emploi ne permet toutefois pas pour l'instant de se faire une idée claire à cet égard.

Les mises en chantier de logements collectifs dans les centres urbains se sont chiffrées à 122 367 unités en mai, en données désaisonnalisées et annualisées, en hausse de 16,9 pour cent par rapport au mois d'avril, tandis que celles de maisons individuelles ont atteint le nombre de 58 868 unités.

L'agence a estimé que 16 470 mises en chantier avaient eu lieu le mois dernier dans les régions rurales.

De son côté, Statistique Canada a indiqué lundi que les entrepreneurs avaient obtenu pour 7,8 milliards $ de permis de bâtir en avril, ce qui constituait une croissance de 11,6 pour cent par rapport au mois de mars.

Cette augmentation a été alimentée en grande partie par une croissance de 30,2 pour cent dans le secteur non résidentiel à 3,3 milliards $ en avril, ce qui survient après une hausse de 24,8 pour cent en mars.

La valeur des projets de construction résidentielle a avancé de 1,2 pour cent à 4,5 milliards $.

L'économiste Nick Exarhos, de la Banque CIBC, a estimé que le rapport était de bon augure pour les perspectives économiques.

«Les données d'aujourd'hui me donnent espoir qu'après un premier trimestre où l'investissement a été un important frein, nous pourrions avoir une raison de croire que les choses vont repartir légèrement à la hausse dans les trimestres à venir», a-t-il écrit dans une note.

La croissance de la valeur des permis de bâtir résidentiels était la troisième en autant de mois, grâce aux gains observés en Ontario, au Québec, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador. La plus importante baisse a été observée en Colombie-Britannique.

La valeur des permis de construction de logements unifamiliaux a grimpé de 6,6 pour cent à 2,5 milliards $ en avril, ce qui représentait sa première hausse en trois mois, tandis que celle des permis délivrés pour la construction de logements multifamiliaux a retraité de 4,5 pour cent à 2,1 milliards $.