La propriété d'un logement au Canada était légèrement plus abordable au troisième trimestre malgré une hausse généralisée du prix des habitations, selon la plus récente étude sur le sujet de Recherche économique RBC.

Selon la banque, cette meilleure accessibilité était attribuable à l'augmentation du revenu des ménages, à des taux d'intérêt bas et stables et à une diminution des coûts des services publics dans plusieurs régions du pays.

L'activité de revente d'habitations a grimpé en octobre pour la huitième fois en neuf mois, principalement grâce à la vigueur de l'activité dans trois marchés où la demande surpasse l'offre, soit Calgary, Toronto et Vancouver.

En comparaison, la situation était équilibrée ou léthargique ailleurs dans le pays, malgré les signes de raffermissement de l'activité au troisième trimestre.

Cette dichotomie du marché de la revente est aussi observée dans les tendances des prix; ceux des régions de Calgary, Toronto et Vancouver s'appréciant bien plus rapidement que sur les autres marchés.

Au Québec, l'accessibilité à la propriété a néanmoins atteint au troisième trimestre son niveau le plus attrayant des quatre dernières années, a poursuivi le service d'études de la Banque Royale. Les reventes de maisons québécoises ont grimpé de 6,5 % par rapport au trimestre précédent.

La part du revenu avant impôts qu'un ménage doit consacrer aux coûts de propriété d'une habitation à la valeur du marché a reculé au Québec pour la plupart des types de logement. Elle a ainsi cédé 0,8 point de pourcentage à 25 % pour les appartements en copropriété et 0,4 point à 41,6 % pour les maisons à deux étages, tandis qu'elle s'est maintenue à 33,4 % pour les bungalows.

Dans l'ensemble du pays, cette mesure d'accessibilité a reculé de 0,2 point à 47,8 % pour les maisons à deux étages et de 0,3 point à 27,1 % pour les appartements en copropriété. Pour ce qui est des bungalows, la mesure d'accessibilité a avancé de 0,1 point à 42,6 %.

Par ailleurs, le rapport estime que les baisses des taux hypothécaires ont joué un rôle clé dans la vigueur du marché de l'habitation depuis le printemps.

Selon la banque, les taux d'intérêt devraient ralentir le marché en 2015 puisque, comme plusieurs autres observateurs, elle s'attend à ce que la Banque du Canada hausse, vers le milieu de l'année, son taux d'intérêt directeur. Les taux d'intérêt à plus long terme devraient en outre commencer à augmenter avant cela.

«La revente de logements atteint pratiquement le niveau le plus élevé depuis le début de 2010 et le ton général sur le marché du logement du Canada est relativement bon à ce stade-ci», a affirmé dans un communiqué le premier vice-président et économiste en chef de la Banque Royale, Craig Wright.

«La convergence d'une augmentation graduelle des taux d'intérêt et de la hausse des prix inversera probablement l'amélioration de l'accessibilité à la propriété enregistrée cette année et fera de plus en plus diminuer la demande des acheteurs d'un logement au Canada», a-t-il poursuivi.

«Nous nous attendons à ce que la prochaine phase du cycle de l'immobilier résidentiel marque une transition vers un ralentissement de la revente et des augmentations de prix.»