Déprime en Espagne et en Irlande, rebond aux États-Unis, ralentissement au Canada... Le marché immobilier mondial présente une palette variée en cette fin de 2012. La tendance générale est à la stabilisation des prix, mais les pressions baissières demeurent fortes dans plusieurs pays, indique un rapport publié hier par la Banque Scotia. «Ce comportement relativement statique du marché témoigne de la réserve notoire des ménages et des investisseurs, peu enclins à parier de fortes sommes sur le marché résidentiel dans la conjoncture actuelle», a souligné Adrienne Warren, économiste principale à la Scotia. Voici cinq points chauds de la planète immobilière.

ÉTATS-UNIS

Après des années de misère noire, le marché américain reprend finalement un peu de tonus. Les prix moyens ont grimpé de 5% au troisième trimestre, indique la Scotia, une accélération par rapport à la hausse de 3% du trimestre précédent. La demande progresse peu à peu grâce à une amélioration du marché de l'emploi. Qui plus est, le secteur immobilier contribuera de façon positive à l'économie en 2012, une première depuis sept ans. Une augmentation de 5% du prix moyen se traduit par environ 850 milliards US d'équité supplémentaire pour l'ensemble des propriétaires. Malgré cette progression globale, les prix demeurent 30% plus bas qu'à leur sommet de 2005.

CANADA

Les données sont criantes depuis le milieu de l'été: le marché canadien ralentit. Les prix moyens, corrigés de l'inflation, étaient en baisse d'environ 1,5% par rapport à leur niveau d'il y a un an au troisième trimestre, indique la Scotia. La plupart des marchés locaux sont revenus à l'équilibre, et certains ont même basculé à l'avantage des acheteurs. Le nombre global de nouvelles constructions devrait passer de 215 000 cette année à environ 180 000 l'an prochain, prévoit la banque, un nombre qui correspond davantage à la demande démographique réelle. Deux marchés demeurent en forte hausse: l'Alberta et la Saskatchewan.

EUROPE

La crise européenne a monopolisé l'actualité en 2012, et cette morosité transparaît dans le marché immobilier. En Irlande, les prix affichaient une baisse annuelle de 14% au troisième trimestre, ce qui porte leur déclin total à 52% depuis leur sommet de 2007. Le recul était de 12% en Espagne (30% depuis le sommet), indique la Scotia. Et la glissade va se poursuivre en raison du taux de chômage de 25%, qui atteint même 54% chez les jeunesEspagnols! Ailleurs en Europe, les prix ont fléchi en Italie (-5%), en France (-3%) et en Suède (-3%), tandis qu'ils se sont presque stabilisés au Royaume-Uni (-1%). La Suisse fait bande à part avec un gain de 4%.

ASIE-PACIFIQUE

Après des années d'efforts pour maîtriser la flambée des prix, les autorités chinoises semblent avoir réussi leur pari. Les prix moyens se sont stabilisés, et ils étaient même légèrement en deçà de leurs niveaux d'il y a un an au troisième trimestre, indique la Scotia. Les montagnes russes semblent aussi s'être calmées en Australie, un pays où le marché immobilier est considéré comme l'un des plus surévalués de la planète. Les valeurs de revente y ont reculé d'un faible 2% au deuxième trimestre. Les prix ont poursuivi leur lent déclin au Japon, tandis qu'ils se sont stabilisés en Corée du Sud, en Thaïlande et en Indonésie.

AMÉRIQUE LATINE

Parmi les marchés latino-américains étudiés par la Scotia, le Chili a affiché la plus solide performance au troisième trimestre. La forte demande intérieure et le marché de l'emploi vigoureux ont soutenu les ventes et les prix, qui ont progressé de 2%. Au Mexique, où les pressions inflationnistes entraînent le maintien de taux d'intérêt élevés, la valeur moyenne des maisons a affiché une légère baisse de 1% sur un an. La Colombie, pour sa part, a vu son marché immobilier décélérer depuis le milieu de l'année, au moment même où les dépenses de consommation et la demande de crédit ont ralenti.