Le Fonds de placement immobilier (FPI) Canmarc (T.CMQ.UN), de Montréal, recommande le rejet de l'offre non sollicitée de 838,2 millions de dollars formulée par sa concurrente Cominar, de Québec.

Si jamais cette offre aboutissait malgré tout, Cominar, déjà le leader de l'immobilier non résidentiel au Québec, accentuerait encore davantage sa position dominante.

En appui de sa recommandation, le conseil des fiduciaires a entre les mains un avis unanime d'un comité spécial qui juge que l'offre est insuffisante et qu'elle ne sert ni les intérêts de Canmarc ni celui de ses détenteurs de parts.

«Nous ne croyons pas que l'offre de Cominar reflète le plein potentiel de la valeur de notre fiducie», a expliqué, au téléphone, Jim Beckerleg, président et chef de la direction de Canmarc. Notre stratégie vise vraiment à maximiser la valeur des parts au bénéfice des détenteurs.»

Le principal reproche qu'il formule à l'égard de l'offre hostile reste son prix insuffisant. Il se dit ouvert à réétudier une éventuelle bonification de l'offre de Cominar si jamais une nouvelle lui était soumise. Canmarc a de plus prévenu que son conseil d'administration est à la recherche d'autres acheteurs potentiels.

L'offre de Cominar a été déposée le 28 novembre. Elle consiste à payer 15,30$ pour chaque part du fonds montréalais ou l'option d'obtenir 0,7 part de Cominar pour chaque part de Canmarc. Depuis l'offre, la part de Canmarc s'est régulièrement vendue à un cours plus élevé que le prix prévu par l'offre.

«Je n'ai rien contre Cominar», dit M. Beckerleg, qui s'est fait néanmoins un malin plaisir de rappeler que sa fiducie avait réalisé un rendement annuel moyen de 31% depuis son premier appel public à l'épargne en mai 2010, soit plus que le rendement du sous-indice des FPI ou le rendement obtenu par Cominar au cours de la même période.

Plus endettée et plus concentrée au Québec

Dans son communiqué annonçant le rejet de l'offre, Canmarc souligne que l'entité qui résulterait de la combinaison de Cominar et de Canmarc serait plus endettée que Canmarc seule et serait davantage concentrée au Québec, avec une concentration à hauteur de 84% de son portefeuille d'immeubles plutôt que 67% actuellement pour Canmarc.

«À notre avis, la meilleure stratégie pour une fiducie est de garder bas l'effet de levier et d'être diversifié le plus possible au plan géographique», a dit M. Beckerleg.

Canmarc a adopté un nouveau régime de droits des porteurs de parts le 6 décembre dernier dans le but de donner du temps à la fiducie d'étudier l'offre de Cominar et de solliciter d'autres offres auprès de tiers.

À part Cominar qui possède 15,1% des parts, l'autre investisseur d'importance est Homburg Invest avec 16% des parts. M. Beckerleg disait ignorer les intentions d'Homburg Invest en regard de l'offre de Cominar.

Canmarc possède 8,8 millions de pieds carrés et 464 unités d'habitation au Québec, en Atlantique, en Ontario et dans l'Ouest canadien.

La part de Canmarc a fini la journée à 15,95$, en baisse de 0,05$ ou 0,31%. Son sommet des 52 dernières semaines a été atteint lundi à 16,10$.