Moins d'un an après sa création et une ronde effrénée d'acquisitions, le Fonds de placement immobilier (FPI) Homburg Canada dit avoir plusieurs autres cibles en vue dans la région montréalaise.

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«En ce moment même, on contemple d'autres acquisitions ici», a dit en entrevue à La Presse Affaires James Beckerleg, président et chef de la direction du Fonds, sans indiquer les édifices visés.

Le FPI Homburg Canada est né en mai 2010 après que la société mère Homburg, établie à Halifax, eut décidé de scinder son bras d'investissement immobilier en cinq entités géographiques distinctes. Au moment de son premier appel public à l'épargne, le Fonds, dont le siège social est à Montréal, détenait des actifs immobiliers - bureaux, centres commerciaux et appartements locatifs - évalués à un peu moins de 1 milliard de dollars. La Gare centrale du CN compte parmi ses propriétés les plus prestigieuses.

Le Fonds a depuis lancé une ronde d'acquisitions, dont quatre ont été annoncées seulement au cours des derniers mois. Il s'agit de la Place Longueuil, payée 79 millions, des Halles de l'Île (à L'Île-des-Soeurs, payée 6 millions), du Carrefour Les Saules de Québec, payé 12 millions, ainsi que d'une participation de 50% dans le Centre Scotia de Calgary pour 116 millions.

La majorité des immeubles détenus par le Fonds - 67% - sont au Québec, le reste étant partagé entre les Maritimes et l'Alberta. «Le Fonds continue de voir le Québec comme un de ses principaux pôles d'investissement, et même si nous sommes en croissance dans d'autres marchés, nous sommes encore des acquéreurs actifs (au Québec)», a souligné James Beckerleg.

La présence d'Homburg en sol québécois est récente. Le groupe s'est installé dans la métropole en 2007 après le rachat du FPI Alexis-Nihon. Les activités de rachat d'immeubles existants n'ont pas fait grand bruit, mais Homburg s'est fait connaître pour certains projets de construction prestigieux, dont le luxueux 333 Sherbrooke.

Gare Viger

Homburg a aussi beaucoup fait parler d'elle pour son ambitieux projet de 400 millions à la gare Viger, près de la tour de Radio-Canada. Le groupe y planifiait un hôtel de luxe et des tours de condos, mais le dossier est sur la glace depuis l'éclatement de la crise économique en 2008. Qu'en est-il aujourd'hui?

James Beckerleg refuse de se prononcer, soulignant que le FPI Homburg Canada est une entité distincte d'Homburg Invest. «Je sais que c'est encore un dossier actif chez Homburg Invest, mais je ne peux pas faire davantage de commentaires.»

Jan Schöningh, qui a remplacé à la fin mars Richard Homburg à la tête d'Homburg Invest, n'a pas rappelé La Presse Affaires la semaine dernière pour commenter l'avancement du dossier de la Gare Viger.

Il est vrai que le FPI est de plus en plus indépendant de sa société mère. La participation d'Homburg Invest est passée de 50%, lors du premier appel public à l'épargne en mai 2010, à 28% aujourd'hui, a souligné James Beckerleg. «Et ils ont dit qu'ils voulaient descendre à 20%, ils voient cela comme un investissement à long terme.»

Acheter, louer, gérer

En général, le modèle du FPI Homburg est le suivant: le Fonds achète un immeuble et s'occupe ensuite de sa gestion, utilisant les revenus de location pour verser des dividendes à ses porteurs de parts. Le Fonds préfère détenir 100% des édifices qu'il acquiert, mais fait certaines exceptions comme dans le cas de la Place Scotia.

Le FPI ne souhaite pas se lancer dans des projets de construction, mais il peut exploiter des propriétés qu'il possède déjà, souligne M. Beckerleg. Cela pourrait être le cas à la Place Longueuil, située dans un emplacement stratégique près du métro, d'un nouveau campus universitaire et des axes routiers. Aucun projet précis n'est encore déterminé, a-t-il ajouté.

Les parts du FPI Homburg Canada ont clôturé à 12,44$ vendredi à la Bourse de Toronto, en hausse de 57 cents. Elles ont gagné 12,5% depuis le début de l'année.