Le taux de propriété immobilière aux États-Unis est tombé au quatrième trimestre de 2010 à son plus bas niveau en douze ans, selon des chiffres publiés lundi par le Bureau du recensement des États-Unis.

Poursuivant sur sa tendance de baisse entamée en 2005, la part des logements occupés par leur propriétaire est tombée à 66,5%, soit 0,4 point de moins qu'au troisième trimestre, et 0,7 point de moins qu'un an plus tôt, indiquent ces données.

C'est le niveau le plus faible depuis le quatrième trimestre de 1998 pour cet indicateur, qui sert de référence aux politiques du logement.

Le président américain Bill Clinton avait lancé en 1994 une Stratégie nationale pour l'accès à la propriété dont le but était de porter au plus haut le taux de propriété.

Son successeur George Bush, au pouvoir de 2001 à 2009, a continué sur la même voie, mais le rêve a fait long feu avec la crise des crédits immobiliers à risque.

Le taux de propriété était de 64,1% à l'arrivée de M. Clinton à la Maison Blanche, et de 67,5% lorsque M. Bush lui a succédé.

Il a culminé à 69,2% fin 2004. La baisse des prix immobiliers et la crise financière qu'elle a entraînée l'ont fait plonger à mesure qu'augmentaient les défauts de remboursements d'emprunts et les saisies immobilières.

Les saisies ont atteint un record en 2010, touchant plus d'un million de logements, selon l'indicateur du cabinet RealtyTrac publié depuis 2005.

Compte tenu de la lenteur de l'amélioration de l'économie, la banque centrale (Fed) estime que les saisies immobilières ne devraient pas baisser avant 2012.

Selon une étude publiée en mai 2010 par la Fed, le taux de propriétaires «réels» serait inférieur de plus de cinq points au taux officiel. Ce différentiel correspond aux ménages qui se retrouvent à devoir beaucoup plus que ne vaut leur logement, et qui n'auront d'autre choix, selon les auteurs de cette étude, que de redevenir locataires.