Les prix n'ont toujours pas fléchi, on trouve encore quantité de bicoques sans cour arrière digne de ce nom à 375 000$, mais l'immobilier affiche des signes de ralentissement à Montréal. Le mois dernier, par rapport à juillet 2009, les transactions dans la région métropolitaine ont diminué de 26%.





En se basant sur les données du système interagences (MLS), la Chambre immobilière du Grand Montréal (CIGM) nous apprend par ailleurs que la Rive-Sud et Laval ont connu les plus forts reculs d'activité, avec une diminution respective des transactions de 31% et de 28%. À Montréal, la baisse a été de 23%, à Vaudreuil-Soulanges, de 22%, et en banlieue nord, de 25%.



Au 31 juillet 2010, le nombre d'inscriptions en vigueur sur le système MLS avait baissé de 7% par rapport à la même date l'an dernier.

Patrick Juanéda, président du conseil d'administration de la Chambre immobilière du Grand Montréal, avance que la baisse d'activité peut être attribuable au fait que le marché a été très actif au début de l'année, plus qu'à l'habitude, et que les transactions qui devaient se conclure se sont donc faites à ce moment-là. Ainsi, même en incluant ce mois de juillet plus ralenti, le volume de transactions dans la région métropolitaine de Montréal est en hausse de 20% si l'on considère les sept premiers mois de l'année.

Dans le Grand Montréal, les conditions du marché continuent d'avantager les vendeurs, souligne Patrick Juanéda.

La maison unifamiliale, la copropriété et les plex ont en effet tous enregistré une croissance de leur prix médian par rapport à juillet 2009. Dans la région de Montréal, le prix médian d'une maison unifamiliale s'est fixé à 258 000$ (+5%), celui d'une copropriété à 220 000$ (+8%) et celui des plex à 381 500$ (=9%).

Ailleurs au pays

Ces données sur la grande région de Montréal paraissent au moment où on annonce un essoufflement très manifeste ailleurs au Canada. Ainsi, dans le Grand Vancouver, les ventes ont baissé de 45% en juillet par rapport à l'an dernier, et les prix, là-bas, ont finalement baissé de 2,8%. Selon la Chambre de l'immobilier du Grand Vancouver, les maisons coûtent maintenant 577 000$ en moyenne.

À Toronto, si on compare ce mois de juillet à juillet 2009, les prix ont diminué de 3,3% et les transactions ont chuté de 34% au cours de ce mois. Encore là, les sept premiers mois de l'année avaient été particulièrement actifs - en hausse de 12% par rapport à la même période de l'année 2009 -, mais la Chambre immobilière de Toronto avait quand même misé sur de meilleures ventes en juillet.

Ce qui se passe ailleurs au Canada est-il indicateur de ce qui s'annonce au Québec? En immobilier, les tendances se dessinent souvent très localement, mais il reste que deux des trois facteurs qui ont fait gonfler artificiellement le volume de transactions ailleurs au pays s'appliquent aussi ici, selon Benoit Durocher, économiste principal au Mouvement Desjardins.

D'une part, ici comme ailleurs au Canada, les ménages ont peut-être sauté à pied joint dans le marché l'été dernier, dès que la récession a cessé de faire peur. Partout au pays, d'autre part, la peur que les taux d'intérêt augmentent significativement en cours d'année semble avoir incité les gens à précipiter leur achat.

L'Ontario et la Colombie-Britannique ont au surplus vu apparaître une taxe de vente sur les services au 1er juillet qui a pu convaincre beaucoup de personnes de se dépêcher avant que leurs agents immobiliers, leurs avocats et leurs déménageurs ne leur coûtent encore plus cher.

MONTRÉAL MÉTROPOLITAIN JUILLET 2010

Transactions 2467 -26%

PRIX MÉDIAN

Unifamiliales 258 000$ +5%

Condos 220 000$ +8%

Plex 1 381 500$ +9%

1 De deux à cinq logements

Source : Chambre immobilière du Grand Montréal