La chute des prix du logement aux États-Unis a de nouveau ralenti en juillet, à 13,3% sur un an, son rythme le plus faible depuis février 2008, selon l'indice S&P/Case-Shiller, mesurant les prix dans les vingt plus grandes agglomérations américaines, publié mardi.

Le ralentissement de la baisse est plus fort que ne le prévoyaient les analystes, qui tablaient sur un recul des prix de 14,2% en glissement annuel, après celui de 15,4% relevé en juin.

L'indice S&P/Case-Shiller est dans le rouge depuis le mois de janvier 2007. Il avait touché le fond au mois de mars.

Signe d'une amélioration notable de la situation, les prix du logement ont augmenté en moyenne de 1,6% en juillet par rapport à juin. D'un mois sur l'autre, ils n'ont baissé que dans deux métropoles (Las Vegas, et Seattle, toutes deux dans l'ouest du pays), sur les vingt agglomérations prises en compte par l'indice.

Ian Shepherdson, analyste de l'institut d'études économiques HFE, fait néanmoins remarquer que le rebond des prix est «insignifiant»: «les prix ont chuté de 10,6% entre octobre et avril et n'ont progressé au total que de 1,9%» depuis lors.

Même si l'amélioration de juillet «est particulièrement bienvenue», M. Shepherdson continue à craindre que le marché ne soit inondé par l'offre «au printemps prochain».

Les prix du logement sont en train de monter, pour l'instant», note de son côté Patrick Newport, économiste du cabinet IHS Global Insight, notant néanmoins que le crédit d'impôt accordé aux personnes achetant un logement pour la première fois arrive à expiration le 30 novembre.

«Si certains signes témoignent du fait que le marché du logement a touché le fond, il nous faut reconnaître que ce secteur est toujours en soins intensifs», a rappelé Richard Fisher, président de l'antenne de la banque centrale (Fed) à Dallas, lors d'un discours prononcé dans cette ville du Texas.

La Fed est à l'origine du financement de plus de 70% des nouveaux emprunts immobiliers et a contribué grandement à en faire baisser les taux, et le crédit d'impôt consenti aux personnes achetant pour la première fois a «énormément» soutenu le marché, a-t-il dit, selon des extraits de son discours transmis à la presse.

Pour M. Fisher, «le marché du logement ne sera pas véritablement fort tant que les forces du marché n'auront pas remplacé la prothèse que représente le soutien de l'État».

La Fed a annoncé le 23 septembre qu'elle prolongeait ses programmes de soutien au marché du logement jusqu'à la fin du premier trimestre 2010.