Avec les yeux rivés sur l'Europe dans le but d'y effectuer une percée dans le secteur du commerce en ligne, Canada Goose entend mettre son usine québécoise à profit pour répondre à la demande en provenance du Vieux-Continent.

«Nous avons déployé la vente en ligne dans sept pays en Europe et notre site (au Québec) va certainement nous aider», a expliqué jeudi le président-directeur général de l'entreprise torontoise, Dani Reiss, au cours d'une entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

Celui-ci était de passage dans la province pour l'inauguration officielle de l'usine de 95 000 pieds carrés exploitée par Canada Goose à Boisbriand, en banlieue nord de Montréal, où travaillent 125 personnes depuis moins d'un an.

La société bien connue pour ses parkas dispendieux au capuchon bordé de fourrure, qui a fait son entrée à la Bourse de Toronto en mars dernier, compte embaucher jusqu'à 325 travailleurs supplémentaires d'ici la fin de 2018.

«Nous devons continuer à accroître notre capacité de production puisque nous voulons augmenter notre présence dans le monde», a souligné M. Reiss.

En plus de la vente en ligne en Europe, Canada Goose, qui compte deux magasins de vente au détail à Londres et New York, vend ses produits dans 36 pays et compte ouvrir 15 à 20 magasins de plus dans le monde au cours des trois prochaines années, dans le cadre d'un programme d'expansion qui devrait notamment comprendre la Chine.

Pour l'exercice terminé le 31 mars, les ventes directes, qui comptabilisent les recettes des deux magasins ainsi que celles réalisées en ligne, ont été de 115,2 millions $, comparativement à 33 millions $ l'année précédente.

L'usine de Boisbriand s'ajoute à celles déjà exploitées à Winnipeg et Toronto par Canada Goose.

Son grand patron a estimé qu'il s'agissait d'une autre preuve de l'engagement de l'entreprise à continuer à fabriquer ses produits au pays tout en ayant des ambitions de croissance à l'international.

«La région de Montréal a été le berceau des manufacturiers de vêtements pendant longtemps, a-t-il dit. Les 20 dernières années ont été plus difficiles, mais nous sommes fiers de contribuer à donner un nouvel essor à ce secteur.»

M. Reiss a affirmé que l'entreprise n'avait pas obtenu de coup de pouce gouvernemental pour s'installer au Québec. Il n'a pas voulu dévoiler la taille de l'investissement effectué par la société.

À l'instar des sites de Winnipeg et de Toronto, l'usine de Boisbriand est en mesure de fabriquer les principaux produits de l'entreprise, comme les parkas. Elle pourrait également être mise à contribution pour fabriquer des vêtements pour le printemps et des accessoires comme des tuques, étant donné que Canada Goose a l'ambition de diversifier sa production.

Fondée à Toronto en 1957 par Sam Tick, le grand-père de M. Reiss, Canada Goose a d'abord porté le nom de Metro Sportswear.

À l'origine, la société se spécialisait dans les habits de motoneige, les vestes de laine et les imperméables. Elle a conçu son premier parka d'expédition dans les années 1980, dans l'idée qu'il permette d'affronter les conditions frigorifiques rencontrées par les scientifiques et les randonneurs qui travaillent en Antarctique.

Au terme de la dernière année financière, Canada Goose a affiché des revenus de 403,8 millions $, en hausse de 39 pour cent, mais a vu ses profits nets glisser de 26,8 millions $ à 21 millions $.