Établi à Montréal, le numéro 2 des équipementiers de hockey, The Hockey Company, détenteur des marques CCM et Reebok, tient à faire taire les rumeurs annonçant le retrait prochain de la marque Reebok du hockey.

«On n'a absolument pas envie d'arrêter la marque Reebok, soutient Philippe Dubé, président de The Hockey Company, la division hockey du géant Adidas. Reebok reste une marque pleine et entière sur le domaine du hockey.»

Le 13 août dernier, à l'occasion du dévoilement des résultats financiers du quatrième trimestre 2014 de Performance Sports Group (PSG) - anciennement Bauer -, un analyste de GMP Securities a demandé au vice-président finances de PSG, Amir Rosenthal, comment sa société, leader mondial avec 54% du marché, comptait profiter du retrait de Reebok, notamment dans les bâtons à partir de la saison prochaine.

«Nos chers amis Bauer prennent leur désir pour une réalité, réplique M. Dubé. Nos représentants vont rencontrer les détaillants fin octobre et ils leur présenteront des bâtons Reebok 2015», assure le président, en poste depuis 4 ans. Il travaille au siège social de The Hockey Company dans l'arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal, qui emploie 250 personnes.

«Reebok est la marque numéro 3, derrière Bauer et CCM, souligne M. Dubé, et Sidney Crosby est sur Reebok. Donc si, vraiment, on n'avait pas l'intention de garder Reebok, on aurait fait des changements.»

Un rôle tactique à l'avenir

La société a relancé avec succès la marque CCM depuis trois ans, ce qui s'est traduit par une croissance de 40% trois années de suite.

«CCM est devenue maintenant notre marque numéro 1, admet volontiers M. Dubé. On a eu une décroissance sur la marque Reebok, c'est clair. Toute notre énergie est derrière la marque CCM, mais de là en à conclure que Reebok, c'est fini, il y a un grand pas qui ne sera pas franchi ni cette année ni dans trois ans; car on a besoin des deux marques.»

Mais quel est l'intérêt d'avoir deux marques? demande-t-on à M. Dubé. «Avoir une deuxième marque permet de l'utiliser de manière tactique pour attaquer certains segments de prix ou de catégorie», répond-il.

Pas preneur pour Easton Hockey

Trois équipementiers se partagent 85% du marché mondial. Le numéro 3, Easton Hockey, est à vendre depuis 6 mois.

D'après Philippe Dubé, Adidas n'a nullement l'intention d'acquérir Easton Hockey, appartenant à Fenway Partners et Teacher's. «Il n'en reste plus grand-chose, résume-t-il. Easton a déjà été leader dans les bâtons, on les a complètement dépassés, et de loin. On n'a donc pas besoin de leur expertise.»