Le projet de cimenterie de 1 milliard de dollars à Port-Daniel-Gascons se réalisera comme prévu, s'il faut en croire le patron d'Investissement Québec (IQ), Mario Albert, en dépit de l'intense campagne de lobbying menée par l'industrie du ciment.

Le projet paraissait incertain au lendemain de l'élection quand le Parti libéral a annoncé qu'il révisait tous les engagements pris par le gouvernement de Pauline Marois. En janvier dernier, le gouvernement péquiste avait annoncé des investissements de 350 millions dans le projet en provenance d'Investissement Québec. La Caisse de dépôt et placement injecte 100 millions dans le capital-actions de la cimenterie.

«Le mot d'ordre, c'est qu'on continue pour l'instant. Personne ne nous a dit de surseoir à ce projet-là», a indiqué M. Albert au cours d'une rencontre de presse en marge du Forum Financement organisé par IQ. «Ce qui reste à compléter pour la cimenterie, c'est le financement bancaire avec la Banque Nationale comme prêteur principal.»

En tournée dans la Baie-des-Chaleurs, le 6 mai, le ministre responsable de la Gaspésie, Jean D'Amour, a d'ailleurs assuré que son gouvernement respecterait les ententes de financement conclues par l'ancien gouvernement Marois.

«La question à se poser est simple: est-ce que ça crée de l'emploi rapidement? Si la réponse est oui, dans un contexte où le taux de chômage est de 20% en Gaspésie, je ne vois pas pourquoi on reculerait», a dit Jean D'Amour au journaliste de Radio-Canada.

L'exploitation de la cimenterie d'une capacité de 2,2 millions de tonnes doit occuper environ 200 personnes de façon permanente.

Les opposants au projet font valoir que les emplois créés en Gaspésie viendront en éliminer autant dans les autres cimenteries du Québec.

«Nous, on pense qu'il y a un marché pour tout le monde, rétorque Mario Albert. La demande de ciment dans le marché du Nord-Est américain est extrêmement importante. On pense que Ciment McInnis va être capable d'écouler sa production sans avoir d'impacts fondamentaux sur les autres cimenteries au Québec.»

Dans les autres dossiers d'envergure dans lesquels IQ est engagé, l'espagnole FerroAtlantica devrait annoncer d'ici quelques semaines le lieu précis de sa nouvelle usine de silicium métal de 375 millions. «Ils sont au Québec actuellement en train de regarder des sites», précise M. Albert. Les villes de Saguenay, Shawinigan, Port-Cartier, Baie-Comeau et Bécancour se sont montrées intéressées.

Départ de Jean-Claude Scraire

Quant au départ de Jean-Claude Scraire de la présidence du conseil d'administration d'Investissement Québec, M. Albert ne veut pas commenter outre mesure. «C'est quelqu'un que j'appréciais beaucoup. C'est quelqu'un de très commis au développement économique du Québec. Je suis un peu triste de le voir quitter ses fonctions, mais c'est sa décision et je la respecte.»