L'entreprise fondée en 1934 par la célèbre famille Simard, de Sorel, s'est transformée sous la direction de Michael Penner. Bonneterie Richelieu conçoit et commercialise les chaussettes Growingsocks et Endur, qu'elle fait fabriquer à l'étranger et qu'elle distribue ensuite aux magasins Walmart et Target, aux États-Unis.

L'an dernier, Bonneterie Richelieu a acquis les éléments d'actif du fabricant de chaussettes de marque Peds et MediPeds de la Caroline-du-Nord, confronté à des difficultés financières. Depuis cet achat, les événements se précipitent pour Richelieu. Le nombre d'employés a grimpé à 160 en un an. L'entreprise possède aussi un entrepôt à Cornwall.

«Notre compagnie a quadruplé de taille depuis 18 mois. J'ai besoin d'un plus gros fonds de roulement», explique M. Penner, âgé de 43 ans, fils d'Harvey Penner qui a été propriétaire de Bonneterie Richelieu de 1997 à 2006. Michael détient aujourd'hui 90% du capital-actions.

Emprunt subordonné

M. Penner s'est tourné vers le programme Capital croissance PME, mis sur pied par le Mouvement Desjardins et la Caisse de dépôt et placement du Québec, pour emprunter près de 3 millions en vue de regarnir son fonds de roulement. Le prêt subordonné est considéré comme de l'équité aux yeux de son prêteur de premier rang, la Banque CIBC. Autre avantage, le prêt subordonné ne dilue pas l'avoir du propriétaire.

«Souvent, on va donner congé de remboursement de capital à l'entreprise qui a procédé à un projet d'expansion rapide et qui a besoin de tout son flux de trésorerie les premières années pour solidifier son fonds de roulement», explique Normand Provost, premier vice-président Placements privés, de la Caisse de dépôt.

Pour l'entrepreneur, la dette subordonnée, qui se démarque par sa flexibilité, est toutefois plus onéreuse que le prêt de premier rang, garanti.

Les prêts consentis dans le cadre du programme Capital croissance PME sont de longue durée, soit de 7 à 10 ans. «Nous sommes un investisseur patient», dit Marie-Claude Boisvert, chef de l'exploitation de Desjardins Capital de risque.

Avec Capital croissance PME , la Caisse voulait intervenir de façon efficace auprès de la petite entreprise québécoise. De son côté, Desjardins, dont l'intervention auprès des PME est au coeur même de la mission de Capital régional et coopératif Desjardins, a limité ses risques en faisant équipe avec la Caisse.

C'est l'équipe de Desjardins capital de risque qui gère le programme. «Les prêts de 1 million et moins sont autorisés en région, ça nous permet d'être plus rapides et plus flexibles», précise Marie-Claude Boisvert. Le fonds Capital croissance PME investit à l'occasion dans le capital-actions d'une entreprise, par exemple, lors d'une seconde ronde de financement.

Encore 50 millions à investir

Depuis 2010, 110 PME ont tiré profit de ce programme pour des investissements de près de 150 millions. Il reste environ 50 millions disponibles pour de nouveaux engagements au premier semestre de 2013.

Généralement, le programme cible des PME ayant des projets de croissance interne ou par acquisition. Dans le tiers des interventions, le programme finance le transfert d'entreprise. Dans ces cas, Desjardins fait intervenir le Fonds Relève Québec. «Le Fonds Relève Québec prête aux individus un dollar pour chaque dollar de mise de fonds, à un taux d'intérêt avantageux, sans autres garanties que les actions que les individus achètent en même temps que nous lors du transfert d'entreprise», dit Mme Boisvert.

«Notre mandat est de garder et de valoriser le meilleur de l'entrepreneuriat au Québec», ajoute-t-elle.

58 entreprises financées

52 millions investis

3188 employés touchés

*pour l'année 2012 (en date du 30 novembre)