Le géant italien de la confiserie Ferrero a perdu l'un de ses héritiers avec la mort lundi dans un accident en Afrique du Sud de Pietro Ferrero, qui était aux commandes du groupe, connu pour les marques Nutella ou Kinder, avec son frère Giovanni.

Pietro Ferrero a trouvé la mort dans un «accident en Afrique du Sud où il était en déplacement pour une mission professionnelle», a indiqué à l'AFP un porte-parole du groupe, qui n'était toutefois pas en mesure de donner des précisions sur la nature ou les circonstances de cet accident.

Né le 11 septembre 1963, Pietro Ferrero était directeur général de ce groupe familial, qui n'est pas coté en Bourse et est réputé pour son goût du secret, avec son frère Giovanni, âgé d'un an de moins, depuis 1997.

Leur père, Michele, âgé de 85 ans qui est toujours président du groupe, a fait de l'entreprise d'Alba (Piémont, nord) un des géants mondiaux du secteur de la confiserie.

Michele Ferrero est aussi l'homme le plus riche d'Italie, selon le dernier classement du magazine Forbes, devant Leonardo Del Vecchio, fondateur et président de Luxottica, le leader mondial des lunettes moyen et haut de gamme, et le chef du gouvernement Silvio Berlusconi.

«L'Italie perd un entrepreneur qui a su incarner les meilleures qualités de notre histoire industrielle» et «apporter une contribution d'exceptionnelle importance à l'affirmation du made in Italy dans le monde», a réagi le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini.

La saga Ferrero a commencé dans les années 1940 dans le Piémont.

Pietro Ferrero, pâtissier à Alba, a l'idée d'utiliser des noisettes afin de remplacer le chocolat, beaucoup plus cher, pour faire de la pâte à tartiner: le Nutella (même si il ne prendra ce nom que dans les années 1960) voit le jour.

Ferrero Rocher, Kinder, Tic-Tac: le groupe connaît une expansion tous azimuts, ouvrant des usines à l'étranger, sous la baguette de Michele, fils de Pietro, qui a pris les commandes en 1957.

Le groupe est aujourd'hui un des géants du secteur: son chiffre d'affaires a atteint 6,6 milliards d'euros (9,1 milliards de dollars) lors de l'exercice 2009-2010 (+4,3% sur un an). Il dispose de 18 usines dans le monde et emploie plus de 21 700 personnes.

Entièrement détenu par la famille, Ferrero s'est toujours tenu à l'écart de la Bourse et des acquisitions, ne se développant que par croissance organique.

Le groupe avait failli franchir le pas l'an dernier en envisageant de lancer une offre d'achat sur le britannique Cadbury, convoité par l'américain Kraft Foods, avant de finalement jeter l'éponge.

La presse italienne avait évoqué un désaccord entre Michele, qui voulait maintenir le cap suivi jusqu'alors, et ses deux fils prêts à se lancer dans une acquisition.

Récemment, Ferrero avait affiché son intérêt pour participer à une alliance italienne afin de défendre le groupe agroalimentaire Parmalat de l'offensive du français Lactalis mais semble avoir depuis fait machine arrière.