Muvbox, restaurant qui sert du homard sur les quais du Vieux-Port de Montréal, a vendu son concept de commerce en forme de conteneur maritime à une entreprise française. Dès demain, le nouveau stand de Sogeres vendra des paninis et des gaufres au pied de la tour Eiffel.
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Le concepteur, Daniel Noiseux, ne s'en cache pas: les démarches pour respecter la réglementation et obtenir les permis de zonage ont pris beaucoup de temps. L'entreprise québécoise discutait déjà deux ans avec Sogeres, société spécialisée dans la restauration dans les entreprises et les établissements scolaires et de santé.
Ce premier conteneur à voir le jour à l'étranger portera donc le nom «Les Restaurants de la tour Eiffel». Il est de la même dimension que celui qu'on peut voir dans le Vieux-Montréal, soit de 8 pieds de largeur sur 20 pieds de longueur et il se déploie de la même manière: deux des quatre murs s'ouvrent sur des terrasses.
Le nouvel emplacement du Muvbox déborde de potentiel. «Le week-end de Pâques, il y a environ 38 000 personnes qui font la file sur le parvis de la tour Eiffel pour y monter. Le temps d'attente varie entre une heure et demie et deux heures et demie. Les gens quittent la ligne, vont se chercher quelque chose à manger ou à boire et retournent faire la queue», raconte M. Noiseux. Si les résultats sont satisfaisants, Sogeres pourrait bien lancer deux autres Muvbox, un sur les quais de la Seine, l'autre à Roland-Garros, stade qui accueille le célèbre tournoi de tennis du même nom.
Sogeres, qui détient le contrat d'exploitation de tous les restaurants au pied de la tour Eiffel, a été séduite «par la notion de développement durable, d'énergie douce et par les panneaux solaires», raconte M. Noiseux. Muvbox, qui recycle des conteneurs abandonnés, utilise aussi des serviettes de table, des plateaux et des verres qui sont fabriqués à partir de papier recyclé.
Un autre petit à Paris?
À la suite de l'ouverture du Muvbox à Montréal, il y a deux ans, M. Noiseux a reçu de nombreux appels d'entreprises installées à travers le monde, notamment de l'Allemagne, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. «Il y avait beaucoup de questions sur le fonctionnement, sur le zonage et sur la réglementation. Au début, on était très centrés sur le kiosque alimentaire. Les gens ont tout de suite identifié le Muvbox au homard des Îles-de-la-Madeleine. Pourtant, le conteneur à Montréal est un démonstrateur et ce n'est qu'une facette de ce qu'on peut en faire comme utilisation», explique-t-il.
Le site internet de Muvbox en propose quelques-unes: une galerie d'art à Milan, des petits gâteaux à Londres, des t-shirts à Los Angeles... Malgré ces suggestions originales, il semble que le prochain Muvbox sera encore un restaurant... situé à Paris! Une société française s'intéresse aux conteneurs maritimes pour y vendre des produits recyclés et offrir un service de restauration devant le Palais-Royal. Rien n'est encore officiel, mais M. Noiseux a bon espoir d'arriver à une entente avec l'entreprise dont il préfère taire le nom pour l'instant.
En attendant, les Montréalais pourront déguster le homard des Îles à partir du 21 mai sur les quais du Vieux-Port.