Le producteur américain de boissons et de snacks Pepsico a publié jeudi un bénéfice net en hausse de 12% au troisième trimestre, à 1,930 milliard de dollars, conforme aux prévisions des analystes.

Rapporté au nombre d'actions, le bénéfice ajusté ressort à 1,22$, en ligne avec le chiffre anticipé par les analystes.

À taux de change constant, le bénéfice est en hausse de 15%, à 1,24$ par action.

Pepsico explique cette hausse par la bonne tenue de ses ventes et l'acquisition de deux sociétés d'embouteillage.

Pepsico a acquis en début d'année les parts qu'il ne détenait pas dans ses embouteilleurs Pepsi Bottling et PepsiAmericas pour un montant de 7,8 milliards de dollars. Cette opération lui a permis de contrôler 80% de son réseau de distribution en Amérique du Nord et de devenir un fabricant de boissons intégré.

Quant au chiffre d'affaires, il s'établit à 15,514 milliards de dollars sur le trimestre, soit un bond de 40% par rapport à la même période l'an dernier.

Dans ses prévisions, Pepsico s'est voulu optimiste, mais il a déplu en resserrant sa prévision de hausse du résultat courant par action, qui devrait s'établir entre 11 et 12% en 2010, contre 11 à 13% prévus auparavant.

Du coup le titre chutait de 3,40% à 65,79$ vers 10h.

«Il est décevant que dans un trimestre où Pepsico semblait avoir tous les outils pour donner aux investisseurs une petite surprise, il ait au contraire raboté le dessus de sa fourchette», notait ainsi Carlos Laboy à Credit Suisse.

«Nous investissons à l'avenir», s'est justifiée la PDG Indra Nooyi lors d'une téléconférence avec des analystes, relevant que la croissance enregistrée actuellement était due aux investissements du passé.

Le groupe a expliqué qu'il entendait investir pour développer les foyers de croissance: les boissons, l'implantation en Chine, et la formation d'une branche Nutrition.

Cette activité, qui recouvrira plusieurs marques du groupe, ambitionne un chiffre d'affaires de 30 milliards de dollars d'ici à 2020, basé sur l'alimentation «pratique» et «saine», centrée sur quatre types de produits: fruits et légumes, céréales, produits laitiers et alimentation diététique.

«Il est louable de se concentrer sur le long terme, mais il est de plus en plus clair que le coût de la concurrence aux États-Unis augmente, ce qui limitera les bénéfices et la rémunération des actionnaires», a relevé de son côté l'analyste Mark Greenberg à la Deutsche Bank.

Mme Nooyi a convenu que la situation économique restait «terne» aux États-Unis et en Europe de l'Ouest, mais meilleure, voire «soutenue» dans le reste du monde.

Durant la période juin-août, la hausse du chiffre d'affaires a été portée par le doublement (+118%) des recettes des boissons en Amérique, consécutive à l'acquisition des embouteilleurs.

Les recettes des snacks en Amérique ont progressé de 4% (à 5,193 milliards US), mais essentiellement grâce à l'Amérique latine (+10% à 1,542 milliard US), les chips FritoLay d'Amérique du Nord n'avançant que de 1,5% (à 3,244 milliards US), tandis que les céréales Quaker se repliaient (-3% à 407 milliards US).

En Europe, les recettes ont bondi de 47% à 2,762 milliards US, et en Asie/Moyen Orient/Afrique de 15% à 1,767 milliard US.