Le groupe de produits de grande consommation Procter & Gamble (PG) a publié jeudi un bénéfice conforme au consensus grâce à la hausse de ses ventes en volume et relevé sa prévision de bénéfice par action sur 2010, tout en restant prudent pour la fin de son exercice décalé.

Le groupe américain a déçu le marché, anticipant pour le quatrième trimestre (avril-juin) un bénéfice par action entre 68 et 74 cents. Un résultat inférieur aux attentes des analystes qui tablaient jusqu'ici sur 76 cents par action.

Les ventes devraient progresser de 6 à 7% sur la période avril-juin, selon un communiqué publié par le groupe.

Sur les trois premiers mois de l'année le groupe a dégagé un bénéfice de 2,58 milliards contre 2,6 milliards à la même période l'année dernière. Hors éléments exceptionnels, Procter & Gamble (PG) enregistre un bénéfice par action de 83 cents, en ligne avec le consensus.

L'année comptable de PG ne correspond pas à l'année civile, mais s'établit de juillet à juin, de sorte qu'il présente ses résultats annuels en juillet.

Sur le trimestre, PG a réalisé un chiffre d'affaires de 19,18 milliards de dollars, légèrement inférieur aux attentes des analystes (19,52 milliards).

Procter & Gamble a revu à la hausse sa prévision de bénéfice par action pour l'ensemble de son exercice 2010, relevant le bas de la fourchette de 4 cents sur cette période. Le bénéfice devrait désormais se situer entre 4,06$ et 4,12$.

Quant aux ventes, elles devraient être en hausse de 3% à 5% sur l'ensemble de l'exercice.

«La croissance des volumes a été importante», s'est réjoui le patron du groupe Bob McDonald dans le communiqué. En volume, le groupe a amélioré ses ventes de 7%, soit «le taux le plus élevé depuis 18 trimestres», selon le groupe.

Toutes les catégories de produits du fabricant des shampooings Head & Shoulders, des rasoirs Gillette, des couches Pampers ou encore des piles Duracell ont vu leurs ventes progresser, sauf les produits pour les animaux de compagnie, en recul de 2%.

«Nous avons eu un trimestre fort. Certains pays en développement comme la Turquie ont mieux rebondi qu'on ne l'attendait», s'est félicité John Moeller, directeur financier de PG lors d'une conférence téléphonique.

Toutefois, «les prix plus bas ont un peu pesé sur les ventes», a-t-il reconnu.

Le groupe, qui se positionnait traditionnellement sur des segments de prix assez élevés, propose désormais des produits moins chers afin de conquérir de nouveaux clients dans les pays émergents notamment.

Des analystes se sont inquiétés, lors de la conférence téléphonique, de cette politique de prix bas, craignant qu'elle n'affecte les marges du groupe.

Le groupe continuera à cibler les clients qui se positionnent sur des offres plus chères, mais s'orientera aussi vers ceux qui souhaitent des produits   meilleur marché, a insisté M. Moeller.

M. McDonald a de son côté mis en avant les investissements plus importants ce trimestre en matière de marketing et de publicité.

Il avait indiqué en mars que son objectif était de faire passer le chiffre d'affaires de 80 à 100 milliards de dollars par an d'ici cinq ans, en implantant davantage PG dans les pays en développement, en particulier la Chine, l'Inde et l'Afrique.

À la Bourse de New York, le titre cédait 2,33% à 61,70$ vers 9h45.