Le géant de la transformation laitière Saputo (T.SAP) compte revenir à son niveau «historique» de rentabilité d'ici un an, a indiqué mardi le président et chef de la direction de l'entreprise montréalaise, Lino Saputo Jr.

Au cours de l'exercice terminé le 31 mars, la marge d'exploitation de Saputo a été d'à peine 9,5 pour cent, alors qu'elle s'était élevée à 10,4 pour cent en 2007-08 et à 10,7 pour cent en 2006-07.

La récession et l'intégration des acquisitions effectuées aux États-Unis au cours des dernières années expliquent en bonne partie la chute des marges bénéficiaires, a souligné M. Saputo au cours de l'assemblée annuelle des actionnaires de l'entreprise, qui s'est déroulée mardi à Laval.

Pour atteindre son objectif, la direction de Saputo mise sur une augmentation des prix de vente du fromage, mais aussi sur une réduction des coûts d'exploitation. Par contre, même si la capacité excédentaire de l'entreprise dépasse les 30 pour cent au Canada, on n'envisage pas de fermeture d'usines pour l'instant.

Résultats

La compression des dépenses a déjà apporté une contribution favorable aux résultats de Saputo au premier trimestre, terminé le 30 juin, tout comme l'acquisition des activités de l'ontarienne Neilson Dairy, conclue en décembre.

Les profits nets de l'entreprise ont atteint 84,8 millions $ (41 cents par action), en hausse de 2,2 pour cent par rapport aux 83 millions $ (40 cents par action) dégagés pendant la même période de l'an dernier.

Ces résultats ont surpassé les attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de 36 cents. Les investisseurs ont bien réagi: l'action de Saputo a bondi de six pour cent mardi, clôturant à 24,95 $ et flirtant avec le sommet atteint depuis le début de l'année (25 $).

Le conseil d'administration n'a donc pas eu de mal à faire ce qu'il fait chaque année depuis l'inscription en Bourse de Saputo, en 1997: accroître le dividende trimestriel, qui passe de 14 à 14,5 cents, soit une hausse de 3,6 pour cent.

Les revenus trimestriels ont crû de 6,2 pour cent pour s'élever à 1,45 milliard $, grâce principalement à l'acquisition de Neilson, qui a coûté 465 millions $ à Saputo.

Aux États-Unis, le transformateur a profité de l'affaiblissement du dollar canadien par rapport au billet vert (comparativement à il y a un an), mais a pâti de la baisse du prix moyen du bloc de fromage.

En Europe, la situation s'est améliorée en Allemagne, mais elle s'est détériorée au Royaume-Uni, où les prix élevé du lait comme matière première sont restés élevés alors que les volumes et les prix de vente des produits de consommation reculaient.

Au cours de la téléconférence tenue pour commenter les résultats du trimestre, les dirigeants de Saputo n'ont pas exclu la possibilité de quitter le Royaume-Uni si la situation ne s'améliore pas à moyen terme. L'entreprise a récemment effectué des licenciements dans le pays.

Dans sa division boulangerie, qui fait l'objet d'efforts de redressement depuis plusieurs mois, Saputo travaille à la conception de deux nouvelles gammes de produits destinés aux boîtes à lunch et à la catégorie des produits surgelés. Le lancement doit avoir lieu à l'automne.

«Nous visons à revoir l'ensemble des produits (de boulangerie) offerts et à établir une plus grande uniformité de façon à optimiser l'efficience au niveau de la fabrication», a déclaré Lino Saputo Jr devant les actionnaires.

Saputo produit, met en marché et distribue du fromage, du lait nature, du yogourt, des ingrédients laitiers et des petits gâteaux. L'entreprise est le 11e plus grand transformateur laitier au monde, le plus important au Canada et figure parmi les trois plus grands fabricants de fromage aux États-Unis. Ses produits sont vendus une quarantaine de pays.