Une toupie sert habituellement à amuser les enfants. Celle de Mega Brands (t.mb) fait aussi sourire ses actionnaires, qui ont vu le titre gagner 20,8% hier en Bourse en raison du succès d'estime du dernier jouet de la société montréalaise.

Plus tôt cette semaine, les toupies de combat Battle Strikers, de Mega Brands, ont pris le premier rang du classement des jouets de Noël 2009 de la chaîne de magasins de jouets britannique Hamleys, une institution qui célébrera ses 250 ans d'existence en 2010. Le Battle Strikers a notamment devancé les derniers jouets des Transformers et un casse-tête Rubik en forme de sphère.

 

Mega Brands espère populariser de nouveau le combat de toupies avec le Battle Strikers, en vente au Canada, aux États-Unis et en Europe depuis deux semaines. «Les enfants pourront maintenant contrôler leur toupie, dit Harold Chizick, directeur du marketing de Mega Brands. Il n'y avait pas eu d'innovation dans ce type de jeu depuis 50 ans.»

Au lendemain de son prix Hamleys, Mega Brands a vu son titre prendre 10 cents en Bourse et clôturer la séance d'hier à 58 cents. Une remontée qui n'impressionne pas les analystes financiers. Tout d'abord, le titre de Mega Brands s'échangeait à 3,50$ (-83,4%) à pareille date l'an dernier et à un sommet de 29,74$ (-98,0%) en mars 2006. Ensuite, la remontée du titre de Mega Brands est basée sur une toupie et non sur des données économiques stables.

«Ce n'est pas la première fois que Mega Brands gagne un prix pour un jouet, mais ce genre de nouvelle ne fait jamais monter le titre plus que quelques jours», dit un analyste financier sous le couvert de l'anonymat.

L'analyste en question conseille de vendre ses actions de Mega Brands. Il évoque même la possibilité que la société fasse faillite en raison de ses dettes, évaluées à 340 millions de dollars. Une somme importante étant donné que les revenus de Mega Brands étaient de 448 millions en 2008.

«La situation est très problématique, car Mega Brands a toujours d'énormes problèmes financiers, dit-il. Présentement, dans cette industrie-là, soit tu achètes d'autres entreprises, soit tu fais faillite.»

Amende

Mega Brands n'a pas seulement des problèmes avec ses banquiers. Au cours des dernières années, l'entreprise a dû se présenter souvent en cour en raison de jouets défectueux. En 2006, l'entreprise a rappelé 3,8 millions de jouets et a payé 13,5 millions de dollars à la suite de la mort d'un bébé aux États-Unis. En avril dernier, Mega Brands a payé une amende de 1,1 million à la commission américaine de la protection des consommateurs pour ne pas avoir dévoilé des informations requises par la loi. Mega Brands ne veut pas dévoiler le nombre de poursuites dans lesquelles elle est engagée actuellement.

La direction de Mega Brands pense que ses nouvelles toupies lui permettront de renflouer ses coffres. Mega Brands n'a pas affiché de profits trimestriels depuis le deuxième trimestre de 2007. Les ventes de Battle Strikers figureront dans les états financiers de Mega Brands seulement au troisième trimestre de 2009.

«Seul le temps pourra dire comment ça (le Battle Strikers) influencera sur nos résultats, mais plusieurs bonnes nouvelles nous arrivent présentement: des ententes de licence, le lancement des jouets basés sur le jeu vidéo Halo Wars de Microsoft et le lancement de Battle Strikers, dit Harold Chizick, directeur du marketing de Mega Brands. Nous avons un bon momentum, ce qui est très important dans notre industrie.»