Le Québec devrait profiter des investissements massifs qu'il s'apprête à faire dans les infrastructures de la santé pour se doter de services ambulanciers héliportés.

«Actuellement, on parle du CHUM, a indiqué le président de Fonds de revenus Hélicoptères Canadiens, Jean-Pierre Blais, en entrevue avec La Presse Affaires à l'issue de l'assemblée annuelle de l'entreprise, hier. Il me semble que ce serait un bon moment pour investir dans des hélicoptères, c'est tellement peu d'argent par rapport à l'ensemble du projet. Je ne peux pas croire que les hélicoptères ne font pas partie des préoccupations de ceux qui ont pensé ce mégaprojet.»

M. Blais a reconnu en riant qu'il n'était pas objectif dans ce dossier. Hélicoptères Canadiens est le plus important exploitant de services héliportés au Canada. C'est cette entreprise qui exploite les 11hélicoptères d'Orng, fournisseur de services médicaux aéroportés en Ontario.

«En Ontario, ça ne s'est pas fait en un an, a raconté M. Blais. Nous avons commencé avec deux hélicoptères. Mais maintenant, ils ne pourraient plus retourner en arrière.»

Un élément de solution

Il a affirmé que tous les rapports gouvernementaux québécois recommandaient l'acquisition d'hélicoptères-ambulances. M. Blais a toutefois reconnu qu'en période de restrictions budgétaires, il était difficile, politiquement parlant, d'investir dans de tels appareils au Québec. La mort de l'actrice Natasha Richardson, à la suite d'une chute de ski en mars dernier, a rouvert le débat, mais le gouvernement québécois a rapidement fait savoir que les services ambulanciers héliportés ne faisaient pas partie de ses priorités.

«Les hélicoptères ne sont évidemment pas la solution à tous les problèmes, mais ils font partie de la solution globale aux problèmes du système de santé», a soutenu M. Blais.

Il a expliqué qu'en raison du manque de personnel et d'équipement dans le secteur de la santé, il fallait chercher à spécialiser les hôpitaux. Les hélicoptères pourraient alors déplacer les patients rapidement et efficacement entre les différents centres, en fonction des besoins des patients et des spécialités des hôpitaux.

«Il va y avoir des services ambulanciers héliportés au Québec un jour, a soutenu M. Blais. Mais quand? Il suffira d'une volonté politique de libérer quelque budget.»

Grâce à ses contrats avec Orng et la défense canadienne et américaine, Hélicoptères Canadiens subit moins les contrecoups de la récession que certains de ses concurrents, plus associés aux ressources naturelles et à l'exploitation pétrolière.

C'est ainsi que ses revenus ont augmenté de 5,9% pour atteindre 26,5 millions de dollars au premier trimestre. En raison du caractère saisonnier de plusieurs de ses activités, le premier trimestre se solde souvent par une perte. Cette fois-ci, cette perte n'a atteint que 500 000$, comparativement à 1,4 million de dollars au premier trimestre de 2008.