Le conglomérat industriel américain United Technologies (UTX) annonce la suppression de 11 600 postes à travers le monde.

United est la société mère du fabricant de moteurs d'avions Pratt & Whitney Canada, dont les récentes compressions font partie des 11 600 emplois dont on annonce la disparition aujourd'hui.

Rappelons que le 12 février, LaPresseAffaires.com a révélé que Pratt & Whitney Canada allait abolir jusqu'à 1000 postes dans le monde, sans en préciser la répartition. Par contre, l'entreprise n'avait pas l'intention de mettre la hache dans ses investissements à Mirabel pour la CSeries de Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]].

Faut-il s'attendre à ce que la restructuration du géant américain touche la société montréalaise ?

Non, selon Pierre Boisseau, porte-parole de Pratt & Whitney Canada. «Il n'y a pas d'autre impact prévu. Ce que UTC annonce, c'est pour l'ensemble des divisions qui font partie de l'entreprise.»

M. Boisseau affirme que le travail est en cours pour réduire la main-d'oeuvre et que les plans déjà annoncés ne changeront pas. «Ce ne sera pas plus grand que prévu. Ce sera de l'ordre de 1000 emplois, mais il faut encore travailler sur leur répartition.»

Effondrement brutal

La société mère United Technologies fait des mises à pied massives afin de répondre à un effondrement brutal des ventes depuis la fin de 2008.

Ainsi, la compagnie devrait rater de 2,7 milliards de dollars sa cible de revenus qui était fixée à 57 milliards pour 2009. Ses activités dans les ascenseurs (Otis), les hélicoptères (Sikorski), les moteurs d'avions, les systèmes d'air climatisé (Carrier) font partie des victimes de la récession.

United entend investir 750 millions de dollars US dans sa restructuration, au lieu des 150 millions auparavant prévus. Elle espère que les réductions de coûts s'élèveront à 1 milliard cette année. De plus, elle divise par deux son programme de rachat d'actions pour le fixer à 1 milliard.

En tenant compte des changements, l'entreprise prévoit pour 2009 des profits de 4 à 4,50 $ par action, au lieu de la fourchette de 4,65 à 5,15 $ par action annoncée en décembre.

Si 11 600 postes disparaissent tel qu'anticipé, UTC aura mis 18 000 personnes à la porte en deux ans. Il s'agit de plus de 8% de l'effectif avant les compressions.

Le PDG de United Technologies, Louis Chênevert, fait à peu près le même constat que tout le monde dans le secteur industriel. «L'horizon pour l'aérospatiale commerciale et la construction a continué de se détériorer depuis la journée des investisseurs que nous avons tenue en décembre, et la reprise économique auparavant anticipée pour la deuxième moitié de 2009 apparaît improbable.»

«Cette restructuration élargie est nécessaire pour protéger la rentabilité d'UTC et elle devrait positionner la compagnie dans le but de renouer avec la croissance des profits par action en 2010», explique le PDG.

Le marché accueillait bien la nouvelle ce matin, faisant monter le titre de United Technologies de 6,6% à 40,05 $ US à la Bourse de New York.