La Suède a rejeté dès mercredi matin l'appel à l'aide fait mardi soir par General Motors et écarté tout soutien financier pour sa division déficitaire Saab. La ministre de l'Industrie Maud Olofsson a déclaré que c'est à GM de sauver la marque qu'elle a acheté en 2000.

GM a payé 600 millions US pour 50 % des actions de Saab en mars 1990 et acheté le reste en 2000.

Dans son plan de restructuration présenté mardi, GM a prévenu que Saab pourrait déclarer faillite d'ici la fin de février à moins que le gouvernement suédois injecte de l'argent pour préparer la vente de la firme à une éventuelle tierce-partie.

«Je suis profondément déçue par General Motors, a déclaré à Stockholm la ministre Olofsson. Dans les faits, ils ont retiré leurs mains de Saab (...) Ils laissent la responsabilité aux contribuables suédois.»

Selon la ministre, GM demandait 570 millions de dollars US au gouvernement suédois pour sauver Saab. Elle a indiqué que le gouvernement n'est pas intéressé parce que la filiale suédoise de GM profite déjà des garanties de crédit, prêts d'urgence et fonds de recherche mis à la disposition de toute l'industrie automobile suédoise.

Les négociateurs de GM «se rendent compte que tous les pays font face à des difficultés, quand tant d'emplois sont menacés. Alors c'est facile pour eux d'abandonner la responsabilité aux différents gouvernements,» a dit la ministre suédoise.

GM dit mardi vouloir environ 6 milliards en aide gouvernementale du Canada, de l'Allemagne, l'Angleterre, la Suède et la Thaïlande, pour ses opérations dans ces pays.

GM vise aussi des réductions salariales de 1,2 milliard de dollars US en Europe, ce qui pourrait inclure plusieurs fermetures d'usines dans des pays aux coûts élevés.

«Ceci est une situation d'urgence», a dit Juergen Ruettgers, gouverneur de la Rhénanie- du – Nord- Westphalie, un des quatre États allemands où la division Opel de GM a des usines. Opel emploie 25 000 travailleurs en Allemagne et assemble aussi des voitures en Belgique, en Pologne, au Portugal et en Angleterre. Opel est la troisième marque d'Allemagne, derrière Volkswagen et Mercedes-Benz. L'Allemagne a indiqué être prête à appuyer Opel, mais son problème est que ce pays a six constructeurs automobiles à defender.

«Si rapidement, aider six fabricants d'autos pourrait coûter très cher», a dit le gouverneur Ruettgers.